« Une affaire de conscience » : c’est ainsi que la maire de Bollène (Vaucluse) Marie-Claude Bompard, élue Ligue du Sud farouchement opposée au mariage pour tous, justifie son refus de célébrer l’union de deux jeunes femmes, Amandine Gilles, 33 ans, et Angélique Leroux, 27 ans. Elle s’oppose également à accorder une délégation à un conseiller municipal qui pourrait procéder à sa place à l’union civile du couple lesbien. Mme Bompard demande ainsi au préfet de désigner lui-même l’élu qui pourra célébrer le mariage. « Il s'agit d'un viol de conscience, les maires sont sous la contrainte, sous la menace de sanctions disproportionnées et illégitimes », a expliqué le directeur de communication de la mairie de Bollène, Jean Vallier. Et d’ajouter : « à l'automne dernier François Hollande, président de la République, avait reconnu la conscience des maires sur ce sujet au congrès des maires, c'est une preuve que c'est une affaire de conscience ».
Dans Vaucluse Matin, le couple de jeunes femmes, qui indique vouloir se marier le 10 septembre, revient sur l’affaire : « Marie-Claude Bompard nous a dit qu’elle respectait les couples homosexuels mais que par rapport à ses convictions religieuses, il lui était impossible de nous unir, explique Amandine. On lui a alors dit de déléguer le pouvoir à un adjoint mais elle a refusé. » Selon M. Vallier, la maire a en effet reçu les deux jeunes femmes vendredi 23 août, en mairie, pour « échanger, discuter, rappeler son opposition au mariage de personnes de même sexe et souligner qu'elle n'est pas opposée aux personnes mais opposée à la loi ». Le couple de futures mariées a fait savoir qu’il allait saisir le préfet.
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