Dans la revue mensuelle La Presse Médicale, Irène Frachon signe avec l’épidémiologiste Catherine Hill et le médecin généraliste Philippe Nicot un article mettant en cause les experts travaillant à l’indemnisation des victimes.
Rappel des faits : en 2009, le Mediator est retiré de la vente, suites aux plaintes de patients atteints de problèmes sur les valves cardiaques. L’antidiabétique de Servier était utilisé comme médicament coupe-faim. La pneumologue de Brest a été la première à mettre en évidence les dangers du Mediator. Dans sa ligne de mire, la lenteur avec laquelle les dossiers sont traités : 1378 dossiers ont été vus en 16 mois, ce qui estimerait la fin du travail à 2018.
Elle accuse également les indemnités d’être mal accordées. « L’été dernier, j’ai réalisé que les expertises étaient défaillantes. Beaucoup de refus d’accorder une réparation sont scientifiquement non fondés », a expliqué Irène Frachon au Journal du dimanche. Elle démontre dans son article les probabilités élevées de développer une maladie à la suite de la prise du médicament. Les calculs, basés sur des analyses épidémiologiques, prouvent que 90% de certaines atteintes devraient être reconnues, alors que le collège en reconnaît moins de 50%. La pneumologue poursuit en accusant les cardiologues : « [Ils] ont été aveugles aux méfaits causés par le Mediator. Ce sont les mêmes qui font aujourd’hui les expertises. Ils ne comprennent toujours pas ! Des victimes se sentent frappées d’une double peine, comme si le scandale n’avait jamais existé ».
Victoria Houssay
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