Entre 1976 et 2009, le Mediator aurait causé le décès d’au moins 1300 personnes et 3100 hospitalisations, selon une étude sur la mortalité attribuable à ce médicament, parue hier dans le journal spécialisé Pharmacoepidemiology & Drug Safety.
En 2010, les deux auteurs de cette étude, Mahmoud Zureik et Agnès Fournier (Inserm), avaient évalué le nombre de morts entre 1.000 et 2.000 morts, selon le chercheur Mahmoud Zureik, le chiffre de 1300 avancé aujourd’hui serait même sous-estimé. Une fourchette large de 1050 à 1700 décès est avancée.
En effet, l’étude s’est concentrée sur les effets graves du Mediator, les atteintes des valves cardiaques, et n’a pris en compte « que les gros consommateurs : soit 54 boîtes prises sur deux ans et demi environ », a précisé à l'AFP Mahmoud Zureik. Ainsi l’étude ne recense pas les décès dus à l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), ni les décès non précédés d'une hospitalisation pour valvulopathies.
Le médicament coupe-faim des laboratoires Servier a été longtemps prescrit comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant son retrait du marché en 2009. L’étude vient compléter le dossier à charge contre le Laboratoire Servier, qui fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires dans l’affaire du Mediator. Dans un communiqué, le laboratoire Servier a contesté la validité de la méthode employée par les scientifiques, arguant que « seules » des études cliniques menées par des cardiologues, actuellement en cours, « permettront d'évaluer l'incidence réelle des valvulopathies chez les patients traités ».
(Source : AFP)
Crédit photo : AFP
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