Après le grand meeting de Villepinte de Nicolas Sarkozy dimanche dernier, c’est au tour de François Hollande de contre-attaquer. Lors de son grand rendez-vous de Marseille mercredi soir, devant plus de 9000 personnes, le candidat socialiste s’est présenté comme le candidat de la « cohérence, de la constance, de la confiance ». « Je ne ferai aucune promesse que je ne serai capable de tenir », a-t-il proclamé devant une salle pleine et enthousiaste. Raillant son adversaire de l’UMP, il a assuré que son projet ne serait pas une « surprise, une virevolte, une improvisation », faisant allusion au président sortant qui « chaque jour fait une promesse nouvelle ».
Développer l'entreprise dans les quartiers
Dans la suite de son discours, François Hollande s’est longuement exprimé sur ses propositions concernant la politique à mener dans les quartiers. Il a ainsi souhaité que la Banque publique d'investissement qu'il veut créer « ait une filiale dédiée aux quartiers pour (y) développer l'entreprise ». M. Hollande a par ailleurs plaidé pour que dans tous les marchés publics présents dans ces quartiers, « il y ait une clause d'insertion qui permette aux entreprises (...) d'embaucher les jeunes » qui y vivent. Ce, avant d’assurer que dans « ces quartiers où sont concentrés tous les problèmes », la République « sera de retour après le mois de mai ». Sur la question des jeunes, il a également préconisé 20 heures de formation par an pour ceux sortis de l’école sans qualification.
Autre sujet abordé : l’insécurité. Le candidat socialiste a pris l’exemple de la situation à Marseille pour prévenir avec fermeté qu' « à la loi de la force » s’opposera avec lui « la force de la loi ». « La République rattrapera tous ceux qui se croient au-dessus de la loi », a-t-il averti, demandant également « l'exemplarité » des élus à tous les niveaux.
Evoquant un autre thème fort de sa campagne, la laïcité, il a promis de la « défendre contre tous les assauts ». Il a ainsi réaffirmé sa volonté d'inscrire dans la Constitution la loi de 1901 sur la séparation des églises et de l'Etat.
Mobilisation au premier tour
Alors que les sondages de la semaine placent pour la première fois Nicolas Sarkozy en tête de course pour l’élection présidentielle et qu’une enquête parue jeudi place le président sortant et François Hollande ex aequo dans les intentions de vote, ce dernier a tenu à appeler à la mobilisation dès le premier tour. Il a assuré que « rien n'est fait, rien n'est acquis, rien n'est conquis ». « Si nous voulons créer une dynamique, c'est au 1er tour que nous devons donner au changement la force nécessaire. En face ils n'espèrent qu'une chose : la dispersion, l'abstention », a-t-il déclaré. Face à un Nicolas Sarkozy et ses « aidez-moi » clamés lors de son discours de Villepinte, François Hollande a ironisé « moi je n’ai pas besoin d’aide de secours ».
Crédit photo : AFP
Présidentielle 2012 : les 60 engagements de François Hollande
Sarkozy à Villepinte : démonstration de force du candidat UMP
Sondage Présidentielle 2012 : Nicolas Sarkozy en tête des intentions de vote
François Hollande ou « la force du gentil »