Donna Klassen venait d'être contrainte à une ménopause chirurgicale suite à l'ablation de ses ovaires lorsqu'elle s'est penchée sur le sujet. En quête de témoignages et de récits de femmes abordant cette phase universelle sur Twitter, qui auraient pu la guider dans son parcours, elle n'a quasiment rien trouvé, relate le féminin du Washington Post The Lily.
Alors, elle a décidé d'incarner le changement en créant, en compagnie de deux amies, Let's Talk Menopause, une organisation à but non-lucratif qui oeuvre à déstigmatiser la ménopause. Et à apporter aux personnes concernées une source d'informations et de soutien précieuse.
La première action de l'asso : afficher plus de 200 posters dans le métro new-yorkais qui parlent directement aux ménopausées, en anglais et en espagnol. Dessus, un design sobre mais attractif et surtout, une phrase percutante qui reste en tête : "Ce n'est pas seulement dans votre tête. 6 000 femmes atteignent la ménopause chaque jour", ainsi qu'un hashtag évocateur : #MoreThanHotFlashes, pour "plus que des bouffées de chaleur".
"La ménopause est plus que des bouffées de chaleur", insiste l'instigatrice auprès du magazine américain, "et c'est vraiment ce que nous voulons faire comprendre aux gens - qu'il y a toute une série de symptômes, et que les symptômes de chacune sont différents."
De quoi rassurer celles qui se sentiraient exclues, isolées, voire anormales face à ces effets physiques et psychologiques qu'implique la transition biologique, dont la liste est d'ailleurs accessible via un QR code intégré à l'affiche.
Aux Etats-Unis comme en France, le sujet de la ménopause est encore rarement discuté au sein même des cabinets médicaux. La faute à un manque de formation des soignant·e·s et à un tabou bien ancré dans notre société. "La ménopause ne figure pas au programme de la plupart des écoles de médecine, de sorte que les médecins n'apprennent pas que la ménopause est une phase de la vie", déplore Donna Klassen.
Le fait que "nous n'ayons toujours pas de conversations sur une période charnière de la vie d'une femme" est "fou, et c'est malheureux pour [celles] qui ne reçoivent tout simplement pas les informations et le traitement dont elles ont besoin et qu'elles méritent", poursuit-elle. Et de marteler : "Nous devons dissiper la confusion - c'est une étape de la vie qui est naturelle, et qui peut être difficile pour les gens, et vous pouvez la traverser, et vous pouvez en ressortir en vous sentant mieux".
Une chose est sûre, ce genre d'initiatives y contribuera largement.