Vêtue d’un minimaliste ensemble de lingerie en latex couleur chair, Miley Cyrus mime l’acte sexuel, simule la masturbation, se frotte de manière suggestive contre les parties intimes du controversé Robin Thicke, et « twerke » sans retenue, montrant sa langue à qui veut lors des MTV Video Music Awards le 25 août dernier. L’Amérique tremble : l’actrice qui jouait Hannah Montana chez Disney, idole des (très) jeunes et role model comme Britney Spears en son temps est manifestement devenue une chanteuse à fort potentiel sexy, et accessoirement une femme. Et, du haut de ses 20 ans, cherche désespérément à le montrer.
Après la prestation de la jeune chanteuse, les réactions choquées s'enchaînent : « Je ne m'attendais pas à ce qu'elle mette son postérieur aussi près de mon fils », s’est indignée la mère de Robin Thicke, avant de se demander ce que pouvaient bien penser les propres parents de Miley. Le partenaire de Miley lors du show serait de son côté un peu grognon que la midinette lui ait volé la vedette. Le Teddy Bear Fund (une association qui récolte des peluches pour les donner aux enfants nécessiteux) s'est dit choqué et attend une généreuse donation de la chanteuse, qui a « sexualisé » des ours en peluche. La très puritaine association du Parents Television Council, celle-là même qui prône l’interdiction des pubs pour préservatifs, a quant à elle dénoncé un show inacceptable. Et nombre de stars y sont allées de leur petit commentaire : Alexa Chung a ressenti la performance de Miley Cyrus comme un cauchemar « avec Beetlejuice et un enfant vêtu de latex qui lui grimpe dessus ».
Just woke up from a nightmare about beetlejuice and a child in latex underwear grinding on him.
— Alexa Chung (@alexa_chung) August 26, 2013
La chanteuse Kelly Clarkson a été plus virulente, comparant la jeune fille à une vulgaire strip-teaseuse, tandis que Kelly Osbourne lui a conseillé de « rentrer sa p*tain de langue dans sa bouche ».
Il faut pourtant rappeler que les VMA de MTV ne sont pas réputés pour faire dans la dentelle. Face à la masse de stars en promo, vedettes sur le retour et autres minettes en goguette, il faut tirer son épingle du jeu : en 2003, Madonna et Britney Spears s’y roulaient une pelle d’anthologie. En 2010, Lady Gaga y portait sa fameuse robe faite en vraie viande. Miley Cyrus a réussi ce qu’elle voulait : faire parler d’elle. « Ma performance a été commentée par 306 000 tweets par minute », s'est-elle réjouie sur Twitter.
Smilers! My VMA performance had 306.000 tweets per minute. That's more than the blackout or Superbowl! #fact.
— Miley Ray Cyrus (@MileyCyrus) August 26, 2013
Suite au scandale, c’est finalement le twerking qui récolte tous les honneurs. Le mot est même rentré dans l’Oxford dictionnary suite à la performance de la chanteuse. La définition du twerking ? Le fait de remuer ses fesses, de « bootyshaker ». En gros, un mouvement de va-et-vient de l’arrière train très évocateur. Paradoxalement, beaucoup voient en cette danse sexy un fort potentiel féministe : ce serait une manière comme une autre d’affirmer son pouvoir (sexuel). Issu de la culture afro-américaine et du hip-hop, le twerk s’est démocratisé ces dernières années : Lena Dunham confesse « twerker dur » sur Twitter, tandis que Rihanna twerke à tout-va dans ses clips. En boîte de nuit, toutes les jeunes filles twerkent. Pourquoi Miley n’aurait-elle pas le droit de twerker un peu elle aussi ?
Si sa danse a autant choqué, c'est déjà parce qu’elle est jeune, et qu’en tant qu’actrice de l’écurie Disney, peut-être devrait-elle agir comme un modèle pour les petites Américaines. Or, mimer de manière aussi crue un acte sexuel en direct devant 10 millions de spectateurs est assez éloigné du « bon exemple ». Mais aussi parce qu’elle serait blanche : la journaliste Hadley Freeman du Guardian y voit « l’appropriation culturelle à son pire niveau ». C'est « une parfaite illustration de la manière dont certaines célébrités essayent de s'approprier la culture afro-américaine et la libération féminine », regrette-t-elle. Dans son dernier clip « We Can’t Stop », Miley Cyrus twerkait déjà, uniquement accompagnée de danseuses noires. Elle aurait également demandé aux auteurs de ses textes « quelque chose qui fasse black ». En attendant, elle a réussi à faire parler d’elle en éclipsant tous les autres artistes présents à la cérémonie. Et à gagner une belle campagne promo gratuite.
Victoria Houssay
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