Selon l'OCDE, pour redynamiser la croissance, les pays membres doivent fournir des efforts en matière d’égalité hommes-femmes comme le précise le Secrétaire général de l’organisme, Angel Gurría : « Le défi d’une croissance à long terme solide, durable et bénéfique pour tous sera atteint si tout le monde est à bord. Donner aux hommes et aux femmes la possibilité d’apporter leur pierre à l’édifice à la maison comme au travail stimulera la croissance et le bien-être, et créera une société plus juste pour tous ». Le rapport souligne également que les progrès dans l’éducation sont significatifs : sur les 50 dernières années, la hausse du niveau d’études a garanti 50% de la croissance du PIB des pays de l’OCDE.
Si l’OCDE rassemble 80% du PIB mondial pour seulement 34 pays membres, ses études portent sur la totalité des pays du monde : en matière d’éducation, elle préconise la prolongation de la scolarité pour les jeunes filles dans les pays en développement et notamment en Afrique orientale, centrale et occidentale, et en Asie du Sud. De même, elle souligne des divergences dans les choix de filière, « Plus de 75 % de diplômés en sciences sanitaires et sociales sont des femmes, tandis que 70 % environ des diplômes décernés en sciences de l’ingénieur, en gestion de production et en sciences du bâtiment concernent des hommes ». Des inégalités qu’il faut combattre en luttant contre les barrières culturelles qui freinent les vocations.
Là où le bât blesse particulièrement, comme à l’accoutumée, c’est en matière de rémunération : dans la zone OCDE, les femmes touchent en moyenne 16% de moins, un chiffre qui atteint 21% pour les postes les mieux rémunérés. Elles sont également moins d’un tiers à occuper un poste de direction et 10% à siéger dans des conseils d’administration. Des chiffres qui appuient les conseils donnés par l’OCDE : « Grâce aux politiques qu’ils mènent et à l’exemple qu’ils donnent en assurant l’égalité des chances dans le secteur public, les gouvernements peuvent contribuer au changement. De leur côté, les entreprises devraient revoir leur culture et leurs habitudes de travail afin de donner à chacun la même chance de progresser et d’utiliser au mieux ses talents. »
La réunion ministérielle qui se déroulera demain à Paris sous la présidence d’Ali Babacan, Vice-Premier ministre de la Turquie, devrait examiner ce nouveau rapport pour mettre en lumière les problèmes qui se posent à l’échelon mondial.
Laure Gamaury
(Source : oecd.org)
Voir la vidéo de l'OCDE sur l'égalité hommes-femmes :
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