Dans son rapport sur les perspectives de l’emploi en 2011 publié jeudi, l’Organisation de coopération et de développement économique s’inquiète de la forte augmentation du chômage des jeunes et du chômage de longue durée. « Le chômage demeure obstinément élevé dans la zone OCDE et les dernières projections économiques laissent à penser que la création d'emploi devrait rester très faible à court terme », prévient-t-elle.
En effet, après avoir atteint un pic fin 2009 à 8,7% à cause de la crise, le taux de chômage n’a que « modestement reculé » dans la zone OCDE, pour s’établir en juillet dernier à 8,2%. Ainsi à la mi-2011 un peu plus de 44 millions de personnes étaient touchées par le chômage, un niveau supérieur de 13 millions aux chiffres relevés juste avant la crise. Parmi les principales économies de la zone, seule l’Allemagne a réduit son chômage pendant la crise.
Le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, a rappelé lors d’une conférence de presse qu’il s’agissait là « du visage humain de la crise », avant de souligner que le chômage des jeunes et le chômage de longue durée sont deux facteurs qui accroissent fortement le risque de pauvreté.
Face à cette situation alarmante, l’OCDE préconise des politiques du marché du travail qui, si elles sont efficacement mises en œuvre, « peuvent faire la différence ». Parmi les mesures conseillées, des subventions à l’embauche ciblées sur les catégories de population les plus vulnérables, comme les jeunes travailleurs. Autre recommandation : maintenir voire renforcer les aides au revenu destinées aux chômeurs. « S’attaquer de front au coût humain du chômage, en particulier pour les jeunes qui ne parviennent pas à prendre pied sur le marché du travail doit être une priorité » a déclaré M. Gurría.
Marion Roucheux
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