Les musées de Vienne débarquent sur OnlyFans. Une nouvelle étonnante... quoique pas tellement, quand on connait la politique sexiste et réductrice des réseaux sociaux plus mainstream. Car voilà, cette décision émane d'un phénomène révoltant : sur Facebook ou Instagram, où ces lieux de culture publient habituellement, la nudité - principalement celle des femmes - n'est pas tolérée. Et ce, même lorsqu'elle est "de nature artistique ou créative", précise le Guardian.
Quelques exemples cités par le journal ne font qu'illustrer cette réalité peu reluisante : le retrait sur Facebook d'une photo de la statuette de Willendorf, vieille d'environ 25 000 ans, car jugée pornographique. Ou encore, la suspension du compte TikTok du musée Albertina, qui avait posté des oeuvres de l'artiste japonais Nobuyoshi Araki, dont une révélait un sein.
Alors, les chargé·e·s de communication de ces établissements se sont adapté·e·s, en lançant la campagne "Vienne se déshabille sur OnlyFans". Le "réseau social du porno", comme il est surnommé, ne censure en effet aucune partie du corps féminin.
"Bien sûr on peut faire sans [les réseaux sociaux], mais ces oeuvres sont cruciales et importantes pour Vienne – [je] pense à l'autoportrait de [Egon] Schiele en 1910, qui est une oeuvre iconique", affirme au média britannique la porte-parole de l'office de tourisme de la capitale autrichienne Helena Hartlauer. "Il est injuste et frustrant qu'on ne puisse pas utiliser ces oeuvres sur des outils de promotion aussi puissants que les réseaux sociaux". D'autant plus après presque 2 ans d'affluence malmenée pour cause de Covid.
Depuis quelques jours, les musées donnent rendez-vous aux internautes sur la nouvelle plateforme, promettant une Vienna City Card aux premier·e·s abonné·e·s, les invitant à admirer les oeuvres par-delà le virtuel. Pour trouver ce nouveau compte, en revanche, mieux vaut ne pas passer par le lien que les musées ont tenté de diffusé sur leurs pages Facebook et Instagram : il a, lui aussi, a été censuré.
"Notre initiative marketing n'est pas la solution ultime à cette relation problématique qui existe entre le monde de l'art et les réseaux sociaux, mais nous nous battons pour nos valeurs et nos convictions", a ajouté Helena Hartlauer. Un combat et une sensibilisation réussie à cette prohibition ahurissante que l'on soutient, sans hésitation.