Quel parent, quelle maman, n’a jamais penser à surveiller la nourrice de son enfant pour s’assurer qu’elle prenait bien soin de lui ? Aucune ou presque. Une assistante maternelle du Tarn comparaît ce jeudi devant le tribunal correctionnel d’Albi pour « violence volontaire sur mineur ». Les parents d’un jeune garçon, soupçonnant l’incompétence et les dérapages de cette dernière avaient décidé de l’espionner. « Pour une vingtaine d’euros, nous avons trouvé sur Internet une clé USB dotée d’un micro que nous avons placé dans le sac à langer de notre fils », raconte Sébastien, le père de l’enfant, au Parisien.
Seize heures d’enregistrement suffiront pour confirmer les soupçons de la famille. Ils entendent la nourrice dire que les enfants « sont dehors à jouer près du barbecue ou de la tondeuse. Quand ils sont à côté, elle leur hurle dessus pour qu’ils fassent moins de bruit et dit même à une petite d’arrêter de réclamer à boire », détaille encore ce père de famille. Outre ce désintérêt pour les enfants à sa charge, l’assistante maternelle n’aurait pas non plus hésité à leur mettre des fessées et à les humilier. « Elle se moque du bégaiement d’une petite, dit à une autre que ses parents ne la lavent pas et qu’elle a des morpions, et à un troisième que, s’il s’est fait mordre par le chien, c’est bien fait pour lui », poursuit-il.
Mais si la nourrice devra répondre de ses actes, les parents étaient-il dans leur droit en l’enregistrant à son insu ? La réponse est oui car, comme l’explique Béatrice Bertrand, avocate au barreau de Lyon, au Parisien.fr, « dans le cas d’une nounou, on est dans une relation de travail puisqu’elle est employée par les parents. Or, la loi prévoit que l’employeur a un pouvoir de surveillance sur son employé. » Impossible donc pour la fautive d’invoquer un quelconque droit au respect de sa vie privée, cette dernière ne s’exerçant qu’en dehors des heures de travail, même lorsque celui-ci s’exerce à domicile. Par ailleurs, « la notion de vie privée, prévue dans notre loi française, passe après l’intérêt supérieur de l’enfant », note l’avocate.
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