Le 9 mars dernier, une page du Honduras s'est tournée, rien que ça : la pilule du lendemain a enfin été - de nouveau - autorisée au sein du pays, après une interdiction de plus de quinze ans. Une nouvelle majeure au sein du fameux pays d'Amérique centrale, récemment revenu sur le devant de la scène politico-médiatique de par l'annonce de ses relations diplomatiques avec la Chine.
Rendre disponible la pilule du lendemain au sein des pharmacies ? L'événement est synonyme d'avancée déterminante, d'autant plus dans un pays où l'avortement est encore illégal. Fait des plus symboliques d'ailleurs, l'autorisation du contraceptif d'urgence a été annoncée par le ministre de la Santé Manuel Mathe le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. Elle sera donc autorisée et ce, sans prescription médicale...
Cette autorisation nationale a été transcrite noir sur blanc par le biais d'un écrit signé par Xiomara Castro, présidente de la république du Honduras depuis le 27 janvier 2022. Mais comment expliquer cette évolution de la loi ? Simple : depuis des mois déjà, de nombreux groupes féministes militent ardemment pour défendre les libertés fondamentales des femmes. La contraception en fait évidemment partie.
Une page se tournerait-elle enfin ? Pas forcément. La pilule du lendemain avait effectivement déjà été autorisé en 2006, par le président du Honduras d'alors, Manuel Zelaya. Trois ans plus tard, elle se retrouvait de nouveau interdite... En outre et surtout, l'IVG demeure un grand interdit au sein du pays d'Amérique centrale. Vouloir avorter peut vous rendre passible d'une peine pouvant allant jusqu'à six ans de prison... même en cas de viol. La route est encore longue donc.
Quant à la pilule du lendemain, elle fait encore l'objet d'évolutions légales à travers le monde. C'est notamment le cas en France. L'an dernier, le gouvernement annonçait ainsi la gratuité de la pilule du lendemain pour toutes. Une loi inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 et qui se revendique comme un "renforcement de la protection des femmes".