La phase deux du déconfinement s'amorce et avec elle de nouvelles libertés retrouvées. La réouverture des restaurants (en terrasse seulement pour les Francilien·ne·s), des écoles mais aussi des parcs. Une annonce cruciale pour les citadin·e·s qui n'ont pas eu la chance de profiter des bienfaits d'un jardin privé. Nous compris. D'ailleurs, la perspective de retrouvailles autour de l'éternel taboulé maison sur nappe à carreaux nous donne des frissons d'excitation, et des images de pur bonheur sur gazon. Bref, on a hâte.
Seulement, notre enthousiasme a des limites. Ou plus précisément : on doit lui fixer des limites. Car si les chiffres baissent, l'épidémie n'est pas complètement anéantie. Et les mesures de sécurité restent indispensables, même à l'air libre. Un détail essentiel que l'on peut avoir tendance à oublier entre deux verres de rosé (tièdes) servis au cubi.
Alors comment faire pour manger ensemble en (quasi) pleine nature sans pour autant se mettre en danger, soi et les autres ? Voici quelques astuces.
Le but du pique-nique est certes de partager des plats concoctés par tous les membres de l'assemblée, mais à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Car les études sont formelles : le virus reste plusieurs heures sur les surfaces. Il suffirait donc qu'une personne infectée touche un saladier pour en contaminer d'autres.
Plutôt que de répartir qui ramène quoi pour former un repas commun, on demande à chacun·e de prévoir son propre déjeuner/dîner (nourriture mais aussi couverts). Ainsi, pas de risque de toucher le couteau utilisé par cinq mains pas forcément propres avant nous pour se recouper un bout de saucisson, ni de rendre malade toute la troupe en leur distribuant notre - fameuse - salade de pommes de terre. Pas très convivial, on en convient, mais on ne recule devant rien pour sauver des vies. Ou en tout cas, éviter d'en abîmer davantage.
Et si vous souhaitez vraiment tout partager, mettez un point d'honneur à ce que chacun·e apporte ses propres ustensiles à service. Mieux vaut prévenir que guérir.
Cela n'est pas toujours possible, mais s'il s'agit d'un parc ou d'un espace que vous connaissez bien, essayez de choisir les zones les moins peuplées et les moments les moins fréquentés. Indice : pas à midi et demi, ni à 19h30. Optez pour un déjeuner en début d'après-midi, qui aura le don de vous rappeler votre rythme de vacances. Et pour l'apéro, allez-y plus tôt : 18 heures par exemple, de quoi profiter (en plus) des derniers rayons.
Si vous fêtez un anniversaire ou organisez un rendez-vous romantique, vous pouvez même planifier votre pique-nique au coucher du soleil pour trouver l'équilibre parfait entre un cadre confortable et un lieu moins bondé.
Côté installation, l'OMS recommande fortement de garder au minimum un mètre de distance avec ses proches, surtout lorsque l'on ne vit pas sous le même toit le reste du temps. Pour aider à le respecter, Grazia UK conseille d'utiliser des sacs à main ou à dos, et des plaids, en guise de repère.
"Une fois que vous avez choisi un endroit, apportez suffisamment de couvertures pour créer un espace dégagé de deux mètres autour de tout le groupe, ou vous pouvez même opter pour une aire de jeu de type CM2 et placer des cônes ou des sacs dans un périmètre de deux mètres autour de vous pour être encore plus sûr". Astuce que l'on piquera sans hésitation.
Rappelez-vous (encore) que le retour à la "normale" n'est pas pour tout de suite, et que prendre ses précautions demeure essentiel. Traduction : ne vous déplacez pas les mains vides, et embarquez de quoi les désinfecter. Comme les parcs disposent rarement de lavabos avec savon (ou du moins, pas autant qu'il le faudrait en cas de pandémie), pensez à vous munir de gel hydroalcoolique et d'un masque pour le trajet.
Si jamais vous venez à utiliser les toilettes, prenez soin de ne pas vous asseoir sur le siège (en tout cas plus que d'habitude), et de bien laver vos mains pendant minimum 40 secondes en sortant.
Cette dernière recommandation s'adresse aux flemmard·e·s (nous) qui ne souhaitons pas perdre une minute de plus à l'intérieur à concocter à manger - et peuvent se le permettre. Au lieu de préparer une énième salade grecque, on se rend au resto grec du coin pour commander un plat à emporter. Ou au bar d'en face pour une bière dans un verre consigné.
Une façon d'aider les établissements qui ont souffert pendant la crise sanitaire, et qui rouvrent petit à petit leurs portes, et de profiter d'une belle journée d'été en toute sécurité. Il n'y a plus qu'à !