Comme l'expliquent les chercheurs dans leur étude, le stockage des graisses issues des aliments se ferait soit à long terme, via le tissu adipeux blanc, soit à court terme, via le tissu adipeux brun. Aussi appelé graisse brune, ce tissu peut rapidement se transformer en énergie en fonction des besoins du corps. Les chercheurs savaient déjà que les températures basses stimulent la graisse brune, provoquant l’utilisation par le corps d’une quantité plus importante d’énergie. Ce qu’ils ne connaissaient pas, c’était les mécanismes sous-jacents de cette gestion des graisses - afin de les mettre à profit.
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« Lorsque l’on a froid, la première chose que le corps fait, c’est d’activer la graisse brune, parce que cela brûle de l’énergie pour nous protéger », explique le Dr. Lee, l’un des co-auteurs de l’étude. Et de poursuivre: « lorsque cette énergie est insuffisante, les muscles se contractent mécaniquement, ou frissonnent, générant ainsi de la chaleur. Nous ne savions absolument pas comment les muscles et les tissus adipeux communiquent entre eux ».
Pour les besoins de leur étude, les chercheurs ont recruté un échantillon de volontaires. Ils les ont exposé à un froid de plus en plus intense, de -7 degrés celsius à -10 degrés. L’ensemble des volontaires commençaient à trembler vers -8,5 degrés. Les chercheurs savent que le corps ressent et communique les changements environnementaux aux différents organes en utilisant les nerfs ainsi que des hormones - ils ont donc cherché ce type spécifique de molécule dans le sang.
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« On a prélevé des échantillons de sang pour mesurer les niveaux d’hormones et détecté les frissons des cobayes à l’aide de capteurs placés sur la peau, capables de sentir l’activité électrique des muscles », explique encore le Dr. Lee. Ils ont découvert que les frissonnements musculaires déclenchent la libération d'irisine. Lorsque la graisse brune est exposée au froid, elle libère aussi une autre hormone, baptisée FGF21. À l’issue d’une expérience in vitro, les chercheurs se sont rendus compte que ces deux molécules provoquent la conversion de la graisse blanche en graisse brune, rapidement éliminée.
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Quitte à avoir des cobayes sous la main, les chercheurs les ont fait suer. L’un des groupes de volontaires devait pédaler sur un vélo pendant une heure, tandis que l’autre était exposé à des durées variables de températures glaciales. Résultat: les effets d’une heure de vélo font la même chose sur la ligne que 10 à 15 minutes passées à grelotter dans le froid. Mais la découverte de ces hormones pourrait aussi avoir à l'avenir d'autres applications prometteuses, notamment dans de nouveaux traitements contre l’obésité, cette fois-ci plus ciblés et efficaces.