C’est la troisième fois que Frédéric Foroughi s’élève, au sens propre comme au figuré, contre le traitement des pères dans les affaires de divorce. Cet homme de 27 ans se dit déterminé à ne pas céder avant d’avoir rencontré quelqu’un de crédible pour faire avancer son dossier : il réclame la garde officielle de ses enfants, partis avec leur mère en Alsace alors qu’il bénéficiait d’une garde alternée depuis leur divorce en 2011.
Avec deux autres pères en colère, F. Foroughi s’est installé vendredi soir en haut d’une cheminée de la Compagnie de chauffage de Grenoble. Ils auraient emmené de l’eau et des provisions de nourriture pour tenir quelques jours, le temps de faire entendre leur voix et leurs revendications.
« La nuit s'est bien passée, nous avons eu du vent, mais nous resterons tant que l'on ne nous écoutera pas », promet Rod Van Haute à une journaliste de l’AFP. Le papa de 44 ans, technicien en fibre optique, souhaite qu’on reconnaisse son droit de père alors que son épouse est partie vivre aux États-Unis avec son nouveau conjoint et ses trois enfants… Qu’il affirme n’avoir pas vus pendant plus de six mois. « Il faut arrêter de violer le droit des pères, proclame-t-il, exigeant d’être reçu par le procureur de la République ou par un député.
Le troisième homme retranché sur la cheminée de la commune de Eybens est un « papactiviste » chevronné. Il a créé un site Internet, « Trafic justice », pour dénoncer ce qu’il nomme « les rouages mafieux de toutes les institutions françaises ». Il n’aurait pas vu son enfant aujourd’hui âgé de 30 ans depuis plus de 15 ans.
Le mouvement de fronde des pères divorcés a débuté en février dernier à Nantes, lorsque Serge Charnay, 43 ans, a escaladé une grue pour protester contre une décision de justice l’empêchant de voir son fils. Les pères qui ont suivi son exemple réclament tous l’application de la garde alternée comme système de garde d’enfants systématique dans les séparations et divorces, et le respect par la justice du « droit des enfants à leurs deux parents ».
Il est possible que Frédéric Foroughi soit à l’origine de ce nouveau coup médiatique pour attirer l’attention sur ces pères esseulés, notamment ici lorsque la mère change région ou de pays. En juin dernier, il avait déjà pris d’assaut une tour à Forbach, en Moselle, puis la terrasse de la cathédrale d’Orléans. Il semble que les deux premières tentatives ne lui aient pas encore permis de voir davantage ses enfants.
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