À l’heure où les magazines de mode imposent aux femmes leur vision de la beauté, la ville de New York veut démontrer aux petites filles qu’elles sont belles comme elles sont. Et c’est à travers la campagne New York City Girls (Les filles de New York) que la ville entend faire passer son message, placardé depuis quelques jours dans les bus, métros et cabines téléphoniques de la Grosse Pomme : I am a girl. I am beautiful the way I am (Je suis une fille, je suis belle comme je suis).
Sur les affiches, une quinzaine de filles posent, souriantes. Afro-américaines, blanches, latinos, asiatiques, rondes ou non, jouant au basket, au baseball, aux échecs ou lisant un livre : elles représentent toute la diversité new-yorkaise. Des légendes insistant sur leurs qualités humaines accompagnent les clichés : « Je suis créative, une meneuse, intelligente, astucieuse, extravertie », affirme l’une des fillettes, quand une autre se décrit comme étant « drôle, joueuse, audacieuse, forte, curieuse, intelligente, courageuse, en bonne santé, amicale et attentionnée ».
Mais si les filles photographiées semblent n’avoir aucun problème d’estime, les petites New-Yorkaises ne sont pas dans le même cas. À seulement 10 ans, 80% des Américaines s’inquiètent déjà de leur poids. Au collège, de 40% à 70% d’entre elles n'aiment pas deux parties ou plus de leur corps, a fait savoir la mairie, citant plusieurs études sur le sujet. De plus, si 63% des filles sont conscientes que l'image des femmes véhiculée par les magazines de mode est irréaliste, 60% comparent tout de même leur corps à celui des mannequins. Pire, « 48% voudraient être aussi minces et près d'un tiers (31%) se sous-alimentent ou refusent de manger, pour maigrir », rapporte l’AFP.
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Un phénomène que déplore Michael Bloomberg, le maire de la ville. « New York est l’une des villes les plus diversifiées du pays avec des femmes fortes qui réussissent dans tous les domaines. Et pourtant, les petites filles, de plus en plus jeunes, se battent avec des problèmes d’image d’elles-mêmes », analyse-t-il. Or, ce manque de confiance se révèle être un véritable enjeu de santé publique tant les conséquences peuvent être dévastatrices. « Troubles alimentaires, harcèlement, abus d’alcool, obésité et relations sexuelles précoces », cite l’élu assurant que « New York va prendre un rôle de leadership en envoyant un message sur ce qui devrait être vraiment important ».
Destinée aux 7-12 ans, cette campagne doit durer un mois pendant lequel elle sera visible dans les bus et cabines téléphoniques ; contre huit semaines dans le métro. Par ailleurs, à cet affichage s’ajoutera un programme pilote de sensibilisation à la confiance en soi. Il sera mené dans 200 écoles de la ville par le biais d’ateliers à destination des jeunes de 10 à 15 ans afin de changer le regard qu’elles portent sur elles.
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