Neuf femmes et deux hommes avaient accusé le chanteur R. Kelly de viols, d'agressions sexuelles, de séquestration, de prises de drogues forcées ou encore de faits de pédopornographie.
Reconnu coupable de tous les chefs d'accusation (extorsion, exploitation sexuelle de mineur, enlèvement, trafic, corruption et travail forcé, sur une période allant de 1994 à 2018) à l'issue de 6 semaines de procès - et plus généralement d'avoir été à l'origine d'un "système" d'exploitation sexuelle ciblant des jeunes personnes, dont des adolescentes - ses crimes sexuels ont été punis d'une peine de 30 ans de prison prononcée ce mercredi 29 juin.
Un verdict de 5 ans plus sévère que ce que réclamaient les procureurs fédéraux, en raison du "danger" que représentait R. Kelly "pour ses victimes et pour l'opinion publique", rapporte l'AFP. Et puis surtout, "une étape majeure du mouvement #MeToo", affirme l'agence de presse, car "c'était la première fois que la majorité des plaignantes étaient des femmes noires et qu'elles accusaient un artiste noir".
Kenyette Barnes, à l'origine du hashtag #MuteRKelly lancé en 2017, estime en effet que la justice américaine a par cette décision permis pour la première fois de donner écho "au sang, à la sueur et aux larmes des femmes noires" que la société américaine ne voulait jusqu'à présent pas voir, relaie France 24. Et de dénoncer en septembre dernier que, pour une partie de la société, "les femmes noires ne sont ni susceptibles d'être violées, ni crédibles".
Durant le procès, Robert Kelly de son vrai nom a été dépeint comme un "criminel, un prédateur". En conséquence des témoignages et des faits, le parquet américain a par la suite jugé qu'il était "un impudent, un manipulateur, dans le contrôle et la coercition, ne montrant aucun signe de remords ou de respect de la loi".
A l'annonce de sa culpabilité, l'ex-star afro-américaine du R&B n'avait pas prononcé un mot. Il s'est contenté "de baisser la tête et de fermer les yeux", décrit encore l'agence de presse. Il est actuellement déjà en détention dans l'attente d'un autre procès fédéral, qui aura cette fois lieu à Chicago en août prochain.