Exercice : essayez de vous souvenir du temps où vous alliez à l'école. Visualisez-vous les beaux manuels scolaires qu'on vous demandait de couvrir avec des pochettes en plastique non recyclable ? Quelques décennies plus tard, cette pratique pas franchement éco-friendly a toujours cours.
Début décembre, la Française Virginie Michel a posté ce message sur le groupe Facebook privé de discussion Zérodechet family : "Me voilà très en colère, en découvrant le mot de la maîtresse sur le carnet de ma fille. Donc ma réponse a suivi. Je ne comprends pas que l'on se dise sensible à l'environnement, qu'on ramasse les déchets et autres explications sur le tri pour ensuite demander des feuilles plastiques à tout va ! Me voilà en colère pour un moment".
La maman complète ce post par une photo de la note envoyée aux parents par l'institutrice. "Parents. Vos enfants ont besoin de pochettes transparentes pour ranger leurs fiches de découverte du monde dans le classeur (...). Merci d'en ajouter un paquet de leur en mettre une dizaine dans leur classeur pour commencer."
Voici la réponse de Virginie : "Bonjour. Comme vous le savez, nous réduisons au maximum les déchets pour préserver la planète. Planète qui croule sous nos plastiques. Planète esquintée par nos soins et que nous allons laisser dans un état lamentable à nos enfants avec toutes les catastrophes que cela induit.
Nous avons tous notre responsabilité. L'école, comme tout un chacun, doit prendre la sienne. Un coup de perforeuse, comme nous le faisions à notre époque suffira amplement et évitera tout ce plastique en abondance ! (...) Donc, Chloé, actrice responsable et motivée, n'apportera pas de fiches plastiques. Je perforerai les feuilles à la maison. Je vous remercie de prendre en compte mes remarques et de faire évoluer les mentalités et les mauvaises habitudes ancrées."
Son post a généré plus de 200 mentions "j'aime" et plus de 60 commentaires. Si certain·es dénoncent des propos "agressifs" et "contre-productifs" d'autres au contraire saluent l'initiative. "Bravo. Moi je trouve que c'est bien formulé, pas agressif. Et j'adore l'idée de la perforatrice. J'en ai une à la maison, c'est bien pratique et ça prend moins de place dans les classeurs", écrit Éloïse. "Bravo ! Curieuse de connaître sa réaction", commente Alexandra.
En réponse aux nombreuses réactions et au débat lancé autour de son initiative, Virginie précise : "J'ai écrit ce mot parce que depuis le début de l'année, on tente d'être cohérent avec notre démarche et on est face à une institutrice qui lutte en sens inverse et avec aucune volonté d'y réfléchir et dans un climat tendu car c'est une maîtresse rabaissante avec les enfants. Merci à ceux et à celles qui m'ont soutenu."
Si au vu de son dernier message, les pochettes plastique ne semblent pas représenter l'unique objet de litige avec ladite institutrice, le message de cette maman souligne toutefois la nécessite absolue de réduire drastiquement notre consommation plastique, à la maison et au bureau, comme à l'école.
En l'espace de 50 ans, la production mondiale de plastique a littéralement explosé : 15 millions de tonnes en 1964 à 311 millions en 2014. Selon un rapport dévoilé en janvier 2016 par le Forum économique mondial et la Fondation Ellen Mc Arthur, il y aura plus de déchets plastiques dans l'océan que de poissons d'ici 2050.