Quand vous marchez dans la rue ou lors de vos séances hebdomadaires de jogging, vous ne pouvez pas vous empêcher de fulminer à la vue des ordures qui jonchent les voies publiques. Si vous avez pris le réflexe de les ramasser (quand la plupart d'entre nous se contente de râler ou ne les remarque même pas), et que cette habitude ne vous quitte pas y compris lorsque vous allez courir dans le parc près de chez vous, alors vous pratiquez certainement le "plogging" sans vous en rendre compte.
Concept venu de Suède, le "plogging" désigne une pratique qui consiste à faire son footing tout en ramassant et jetant les déchets que l'on croise sur son chemin. Contraction des mots "jogging" et du verbe "plocka upp" (qui signifie "ramasser" en suédois), ce sport écolo et insolite fait de nombreux adeptes dans ce pays scandinave.
Là-bas, les "ploggers" se reconnaissent entre mille : vêtus de tenues sportives, ils courent avec un sac plastique et des gants. Ces derniers réalisent leur jogging comme d'ordinaire, sauf lorsqu'ils s'accroupissent pour ramasser les détritus. Le principe consistant à en récupérer le plus possible, l'exercice peut donc se révéler un peu plus ardu qu'un simple footing. Mais quoi de plus réjouissant que de prendre soin de son corps et de sa santé tout en préservant la planète ?
En France, la pratique du plogging émerge doucement. Un groupe baptisé "Plogging Paris" a par exemple récemment vu le jour sur Facebook, même si la participation reste timide (la page compte pour l'instant une quarantaine de mentions j'aime). D'autres initiatives nous incitant à prendre soin de la planète pendant une séance de footing ont cependant vu le jour au sein de l'Hexagone ces dernières années.
En 2015, l'ostéopathe nantais Nicolas Lemonnier a fondé l'association Run Eco Team, dans l'espoir de rassembler une communauté de joggeurs et de les inciter à adopter une attitude éco-citoyenne lorsqu'ils s'entraînent. Tout a commencé quand ce joggeur aguerri s'est photographié en tenue de sport en train de ramasser une ordure. "Je l'ai postée sur Facebook et les gens ont trouvé que c'était génial de faire ça", raconte le Nantais au Figaro.
Le projet a rencontré un franc succès, puisque Run Eco Team est désormais représentée dans 104 pays et compte plus de 20 000 membres. L'idée a même été saluée par Mark Zuckerberg en personne, fondateur de Facebook, élu 9e homme le plus influent de la planète dans le classement Forbes 2011. Excusez du peu !