Les hommes ont-ils peur des femmes musclées ?
Après des stars hollywoodiennes comme Nicole Kidman et Sydney Sweeney (on vous explique pourquoi plus bas), Emily Bett Rickards vient le rappeler : c'est un oui. Il faut le dire, la révélation canadienne de la série Arrow est méconnaissable dans son prochain film, le bien nommé Queen of the Ring (la reine du ring dans la langue de Molière). Elle y interprète en mode biopic une catcheuse de renom qui a réellement existé "dans la vraie vie". Un rôle coup de poing, littéralement, qui évoque l'excellent Iron Claw (avec Zac Efron).
On découvrira à l'écran sa vie, sa carrière, ses exploits sportifs forcément très physiques - et révolutionnaires dans un monde très testostéroné. Et à travers cela, une Emily Bett Rickards transfigurée. Mais sa transformation athlétique qui lui confère une stature réellement badass (anglicisme employé pour désigner les femmes d'action, les dures à cuire, façon Sarah Connor ou Ellen Ripley : on vous décrypte le néologisme ici), semble déjà défriser les machos.
Une actrice familière de l'univers des super héros pour incarner une catcheuse ? Rien de plus logique.
Dans la peau de Mildred Burke, icône de son milieu ayant marqué le catch féminin entre 1940 et 1950, alors que ce dernier était encore loin de son essor, Emily Bett Rickards détonne dès les premières images diffusées du projet. Et bouscule volontiers sa fanbase. Elle devrait surtout calmer ceux qui ne voient en elle qu'une starlette glamour.
Rien d'étonnant là-dedans.
Sydney Sweeney elle aussi a renversé la table en se dévoilant l'an dernier, transformée physiquement, dans le cadre de sa prochaine performance, qui pourrait peut être lui valoir un Oscar. A savoir, un biopic sur la boxeuse professionnelle Christy Martin, signé du réalisateur australien David Michôd, qui l'a incité à se rendre régulièrement à la salle. Le résultat est impressionnant : l'actrice l'a partagé en photos.
Il faut dire que Sydney Sweeney est constamment jugée sur son corps, qu'il soit considéré comme trop massif, trop "idéal" (surtout quand il est question de sa poitrine, jugée trop grosse), ou... "Dégueu". Oui oui : on se rappelle du body shaming scandaleux engendré par ses photos en bikini. En devenant musclée, elle semblait mettre à mal bien des regards libidineux. Les mêmes qui l'enferment dans un stéréotype de bimbo blonde dont elle se libère pourtant un rôle après l'autre : le fracassant Immaculée en est la preuve littérale.
A l'instar de Kristen Stewart d'ailleurs qui s'est également métamorphosée en body buildeuse dans la romance lesbienne érotico-dingue Love Lies Bleeding. Le rôle d'une vie pour une comédienne qui n'a jamais autant assumé sa sexualité, sa liberté et son corps. Quitte à s'émanciper pour de bon du regard masculin et de ses désirs. Enfin.
Nicole Kidman elle aussi a déjà essuyé les remarques les plus étroites sur son corps, quand elle s'est affichée, tous biceps dehors, sur cette iconique Une, controversée et critiquée. Comme un chamboulement réjouissant des injonctions faites aux femmes, des complexes physiques et du mythe de la virilité - qui au fond n'a rien de "genrée". Et toc.