C'est une différence neurologique entre les sexes qui serait à l'origine de cette inégalité de perception de la douleur, indiquent les travaux de scientifiques américains et canadiens sur le sujet, parus récemment dans la section Brain du site de publication de l'Université d'Oxford. Plus précisément, une différence située dans les neurones de la moelle épinière, détaille Néon qui relaie l'étude.
"La protéine responsable de la sensibilité à la douleur ne provoquerait pas les mêmes réactions dans les tissus humains féminins et masculins", note le média, ajoutant que les auteurs du rapport estiment nécessaires davantage de recherche sur le sujet, afin de déterminer "les effets que les oestrogènes et la progestérone (les hormones féminines, ndlr) ont sur le développement de la douleur chez les rongeurs et les humains", affirment de leur côté les scientifiques.
Cette découverte pourrait changer la façon dont les femmes et leur souffrance sont accueillies et écoutées par les soignant·es. Car jusque-là, elle est systématiquement minorée lorsqu'exprimée, souligne le rapport, et les patientes se voient plus fréquemment orientées vers des soins psychologiques quand les hommes obtiennent des médicaments.
Par ailleurs, les auteurs constatent que les essais cliniques se penchent très rarement sur les cas des femmes et de leurs maux propres. "Une approche biaisée par les hommes a dominé la recherche en neurosciences, y compris la douleur, généralement sans justification fournie", déplore l'étude américano-canadienne.
Par exemple, les douleurs chroniques, que les médicaments ne soignent pas, affectent en majorité les patientes, lesquelles représentent 57 % des 12 millions de malades chroniques en France. Ou encore les migraines, note Néon, auxquelles elles sont deux fois plus exposées.
Dans 7 cas sur 10, ces sensations éprouvantes ne sont pas traitées correctement, informe la Société française d'étude et de traitement de la douleur, et les traitements sont similaires quel que soit le sexe de la personne concernée.
Des disparités qu'il serait grand temps d'éradiquer.