Les ongles vernis, c'est très beau une fois sec, mais les étapes qui mènent au résultat se rapprochent davantage du désastre esthétique que du long fleuve tranquille qu'on voit dans les pubs.
Perso, je n'ai jamais réellement maîtrisé la technique du non-dépassement, et je connais même des gens (que je ne citerai pas pour leur bien moral) qui misent carrément sur la douche pour enlever le surplus. Je suis plutôt team bain de dissolvant moi, mais chacun son truc.
Ce qui me gonfle par-dessus tout, car il y a bel et bien plus rageant que de finir avec les mains qui puent le white spirit, c'est d'attendre une plombe que la couleur sèche. Et de me passer les doigts dans les cheveux par inadvertance juste avant la fin du calvaire, pour finir avec une grosse trace qui gâche tout en plein milieu du majeur. Il n'y a pas de coïncidences.
Quelle ne fut pas ma joie donc, quand j'ai entendu parler de l'astuce dite de l'huile d'olive qui consiste à plonger ses ongles dans un bol rempli de la merveille méditerranéenne pour accélérer le séchage.
Je chérissais déjà le produit pour son goût exquis qui va avec tout (je suis de celles qui en mettent dans les pâtes - mon mec étant Normand, et particulièrement friand de beurre, faire la cuisine est devenu un combat de tous les jours), le voilà aussi essentiel dans la salle de bain.
Bon, vous le savez aussi bien que moi, niveau beauté, il ne faut pas croire tout ce qu'on lit. J'ai pour ma part déjà fait les frais de l'épilation au dentifrice - expérience extrêmement décevante pourtant louée par beaucoup -, et depuis, je me méfie.
La seule façon d'être sûre d'une énième astuce étant de l'essayer, j'ai mis les mains à la pâte. Pour vous, et un peu pour moi aussi.
Déjà, ça commence mal. Après la couche de base transparente, j'ai eu beau me concentrer pour appliquer le vernis à paillettes (Noël oblige) à partir du milieu en revenant sur les côtés, comme le conseillent les expert·es, je me tape quand même des cuticules argentées. Et ma main est bleue, mais rien à voir avec mes compétences d'esthéticienne.
J'essaie d'utiliser un peu de dissolvant sur du coton accroché au bout d'un pinceau (j'ai jeté mes cotons-tiges par souci environnemental) pour atténuer le drame, et ça m'a l'air plutôt tolérable. Ou du moins je m'en convaincs, ma cause étant relativement perdue.
Deuxième couche de couleur, top coat (je ne lésine pas sur le budget), et on passe au séchage.
Les choses sérieuses commencent. Je remplis mon récipient d'un peu d'huile d'olive. La quantité n'étant pas précisée, j'opte pour un petit centimètre d'épaisseur qui me permettra de plonger mon ongle horizontalement dans toucher le fond du bol.
Je trempe un premier doigt, la sensation est agréable, même chaude. Je sens que ma peau en mal d'hydratation prend son pied. J'y reste 20 à 30 secondes et je passe au suivant. J'écris en temps réel, de ma main droite à qui j'ai épargné l'expérience pour des raisons évidentes de praticité.
J'ai les doigts pleins d'huile qui sentent bons. Et rien que pour ça, je recommande. Une minute plus tard, je passe ma main sous l'eau froide avec un peu de savon, et j'essuie doucement avec un chiffon.
CA MARCHE ! J'en suis d'ailleurs moi-même extrêmement étonnée, mais mes ongles sont secs et brillants - et en prime, mes cuticules sont hydratées. L'odeur est partie mais m'a ouvert l'appétit.
Pour me féliciter de cette enquête rondement menée, je file me faire une bruschetta maison - si tant est que l'on puisse appeler bruschetta du pain grillé avec un (gros) filet d'huile d'olive - sans craindre de m'égratigner le vernis en mordant dans ma tartine à pleines dents.
Et je vous laisse avec ce sublime cliché de ma main fraîchement manucurée. Moche, certes, et un peu floue, mais sèche !