Une sur deux. C'est le nombre de femmes françaises qui se dit favorable à l'instauration d'un délit de non-partage des tâches domestiques. 50% des femmes donc (contre 44% des hommes), et ce sur un échantillon de 2 003 personnes représentatives de la population. Des chiffres éloquents révélés par une étude de l'IFOP ConsoLAB.
La sanction du non-partage des tâches domestiques, c'est ce qu'a également pu défendre la militante écoféministe Sandrine Rousseau. Pour la personnalité politique, il y a encore tout "un impensé" concernant "les politiques sur l'égalité femmes-hommes" à ce sujet. Pourtant, c'est un enjeu d'égalité important qui touche bien des foyers et des couples.
La preuve ? 16% des femmes interrogées par l'IFOP affirment carrément avoir déjà mis fin à une relation à cause du (non) partage des tâches ménagères, dont 23 % des jeunes et 32 % des cadres interrogées.
En outre, 57 % des Françaises prises en considération par cette étude déclarent en faire "toujours plus" que leur conjoint pour tout ce qui est tâches ménagères, cuisine, gestion des enfants. Seulement 37% affirment en faire "à peu près autant" que ledit conjoint, poursuit cette étude. Des chiffres qui valent bien mille discours. En 2015, développe le rapport, 45% des Françaises avançaient déjà en faire "beaucoup plus" que leur conjoint.
Et en 2010, les femmes consacraient 1 h 26 de plus par jour aux tâches domestiques que les hommes. Une situation qui n'évolue guère malheureusement. "Je pense que le privé est politique. Il faudrait donc faire reconnaître dans un couple ce non-partage. Les femmes font davantage d'heures de travail domestique de plus que les hommes, et non payées", avait précisé Sandrine Rousseau à ce sujet. Bien des femmes le pensent également.