"Tant qu'on ne donne pas les moyens aux femmes de véritablement obtenir l'égalité sur le partage, on n'y arrivera pas". Voilà ce qu'a déclaré la militante écoféministe Sandrine Rousseau dans le cadre d'un live organisé par le média en ligne Madmoizelle sur la plateforme de streaming Twitch.
L'ancienne candidate à la primaire écologiste s'est notamment attardée sur une idée singulière : sanctionner le non-partage des tâches domestiques. Une manière de sensibiliser les hommes à un enjeu relatif à l'égalité des sexes. Car pour Sandrine Rousseau, il y a encore tout "un impensé" concernant "les politiques sur l'égalité femmes-hommes" à ce sujet.
Il faut dire que l'inégale répartition des tâches domestiques - s'occuper du ménage, des enfants - est un vrai sujet de société. A titre exemple, une récente étude de l'Observatoire des inégalités révélait que "80 % des femmes indiquent consacrer au moins une heure par jour à la cuisine ou au ménage contre seulement 36 % des hommes", selon des chiffres de 2016.
Selon une étude de l'Observatoire des inégalités, l'évolution du partage des tâches domestiques depuis 2003 n'a pas franchement évolué. Vaisselle, cuisine, courses... Bien des tâches seraient encore majoritairement tenues par les femmes au sein du foyer. A titre d'exemple, en 2010, les femmes consacraient 1 h 26 de plus par jour aux tâches domestiques que les hommes. En 2011, une étude indiquait que les Françaises en couple dédiaient pas moins de 61 % de leur temps libre à la cuisine, la vaisselle, le ménage, l'entretien du linge, les courses.
Et selon une récente étude de la Fondation Jean Jaurès, 89 % des femmes au foyer estiment en faire toujours "plus" que leur conjoint (contre 75 % à l'échelle européenne), et 68 % "beaucoup plus". Un vrai ras-le-bol, en somme.
"Je pense que le privé est politique. Il faudrait donc faire reconnaître dans un couple ce non-partage. Les femmes font davantage d'heures de travail domestique de plus que les hommes, et non payées", a conclu Sandrine Rousseau. Une proposition qui ne va pas manquer de faire réagir.