






C'est sans filtre que la députée écoféministe Sandrine Rousseau est venue témoigner dans le nouveau format original d'entretien de Webedia, "La parole", sur la chaîne YouTube "En privé avec".
L'occasion d'aborder de nombreux sujets, comme le sexisme en politique, et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, l'une des batailles de la femme engagée depuis toujours.
Mais aussi, le cyber harcèlement déplorable qu'elle subit au quotidien depuis des années sur les réseaux sociaux, entre insultes et menaces de mort : en 2023, l'un de ses cyberharceleurs, un homme qui lui a envoyé insultes et menaces, mais aussi messages à caractère sexuel, au gré de centaines de publications privées, était condamné à un an de prison avec sursis.
Dans cet entretien cependant, Sandrine Rousseau revient aussi sur son éducation et l'influence de ses parents sur son travail. A ce titre, l'élue a abordé avec gravité un sujet douloureux : le suicide de sa mère.
Plus jeune, Sandrine Rousseau était "solitaire, pas tout à fait comme les autres, différente", confie-t-elle dans La Parole, mais aussi rêveuse, et déjà très éveillée, "fan de personnalités militantes comme Martin Luther King", admirant des femmes telles que Marguerite Duras, "qui assumait qui elle était, qui assumait son âge". Tout est né de là.
Et dans ce quotidien, deux personnages qui ont beaucoup compté : ses parents. "Mes parents étaient hyper importants pour moi ! Il a fallait être droit, respecter les autres, garder une morale. Ils étaient sévères, voulaient que je réussisse à l'école, il fallait travailler", explique-t-elle.
Sandrine Rousseau, elle, était "impertinente", s'amuse-t-elle.
Lorsqu'il est question de cette parentalité, l'écologiste ne peut cependant éluder un drame qui a bouleversé sa vie.
Sa mère, atteinte d'un cancer, a effectivement décidé de mettre fin à ses jours à l'âge de 68 ans, plutôt que de souffrir plus longuement de la maladie. "Ma mère a d'abord exprimé son souhait de mettre fin à ses jours. Ca, je l'ai respecté. Mais quand elle a décidé de le mettre en exécution, qu'elle s'est suicidée... là c'était très dur"
Des circonstances douloureuses que l'élue évoque ainsi : "Elle a attendue que je sois présente pour avaler tous les médicaments qui lui restait, elle avait des stocks". C'est notamment cela qui incite la femme politique à aborder le sujet controversé de la fin de vie dans l'hémicycle.
Comment Sandrine Rousseau perçoit-elle cela aujourd'hui ?
On l'imagine, rien n'est évident : "C'était vraiment dur, vraiment très dur de ne pas avoir pu dire au revoir à sa maman... mais c'était peut être son souhait de partir comme ça", énonce-t-elle ainsi d'une voix apaisée.
"J'ai une pensée pour tous ceux qui vivent une situation délicate comme cela avec leurs proches, et la fin de vie : il faut leur dire que vous les aimez, ne pas négliger les mots d'amour", achève la femme politique.
Et cette émotion, elle importe aussi dans l'engagement.
"Je suis une femme combattante décidée à faire bouger les choses", énonce aujourd'hui Sandrine Rousseau. Ce qui n'est pas toujours facile car "quand on est une femme engagée, on se prend une haine, qui est quasiment ancestrale, et renvoie à la chasse aux sorcières".
Pour le format de Webedia "La parole", l'ancienne porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot s'était elle aussi exprimée sur le sexisme en politique, la condition féminine dans l'hémicycle, et bien d'autres sujets, plus intimes. Dépression post partum, femmes en politique, éducation, transmission... Un échange à retrouver ici.
"Quand on est une femme en politique, on va toujours être jugée, commentée...", témoignait en ce sens Prisca Thévenot, ...qualifiée d'hystérique, simplement car on est fatiguée sur un plateau télé... Critiquée sur la forme et jamais sur la fond : 'oh elle a grossit', 'oh, elle a l'air méchante'... Est-ce que ça arrive aux hommes ? Qu'on leur dise s'ils ont maigrit, grossit, s'ils se sont coupés les cheveux ?"
Un témoignage que l'on vous invite à retrouver en intégralité sur la chaîne YouTube "En privé avec".