Sur Twitter, la députée EELV Sandrine Rousseau subit régulièrement les assauts d'internautes qui la plupart du temps peinent à cacher leur sexisme décomplexé. Et l'envergure de la chose est parfois très inquiétante. Ainsi, près d'un an durant, l'écologiste a été victime d'un très virulent cyberharcèlement de la part d'un individu.
Un homme lui a envoyé insultes et menaces, mais aussi messages à caractère sexuel... A raison de plusieurs dizaines de messages par jour, aussi bien envoyés sur Instagram et Twitter que sur Facebook, mais aussi par mails. En tout, on dénombre des centaines de messages. Oui, c'est considérable.
Un véritable cas de violences sexistes en ligne s'il en est, qui avait déjà engendré deux dépôts de plainte de la part de la femme politique.
Le cyberharceleur, un homme de 44 ans habitant chez sa mère dans les Bouches-du-Rhône, a finalement été jugé par le tribunal correctionnel de Marseille le 29 mars dernier.
Verdict ? Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis. L'homme avait déjà été condamné en 2018... Pour cyberharcèlement et menaces, à l'encontre d'une autre victime.
Le condamné a également fait l'objet d'une expertise psychiatrique. Celle-ci a décelé des "troubles de l'adaptation" ainsi qu'un "isolement social majeur". Durant ce procès, le prévenu s'est également exprimé : "Je regrette complètement. J'avais envie qu'elle me prenne en considération, je me sentais seul. Je suis tombé éperdument amoureux de Mme Rousseau".
Cette dernière s'est évidemment exprimée, elle aussi, comme le relate Libération. Et a témoigné : "Cet homme utilisait tous les moyens possibles : Twitter, Facebook, Instagram, mail. Il avait une obsession totale sur moi. Il m'a envoyé jusqu'à 70 messages par jour". Parmi les messages accablants étudiés au sein du tribunal, Libé relève par ailleurs des mails "à caractère misogyne, pornographique voire antisémite".
En plus de cette année d'emprisonnement, le coupable fera également l'objet d'une obligation de soins pendant trois ans. Il a aussi interdiction d'entrer en contact avec la victime.
La finalité d'un jugement portant sur des violences encore beaucoup trop banalisées, synonymes de tourments infernaux pour les victimes. En 2021, une enquête d'Amnesty International nous l'apprenait : 41 % des femmes ayant subi des violences en ligne ont déjà craint pour leur sécurité physique.