L’ancien journaliste et professeur d’aïkido, Jean-Philippe Desbordes vient d’être condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour viols, actes de barbarie et de torture sur les trois filles de son ex-compagne.
“Il n’y a pas de mots pour décrire l’horreur qu’on a vécue”, a déclaré Néguineva Momeni, l’une des trois filles victimes de Jean-Philippe Desbordes. Cet ancien journaliste dont le procès vient de toucher à sa fin a été reconnu coupable de viols, d’actes de barbarie et de torture sur les filles de son ex-compagne, elle-même jugée pour complicité.
Les faits se sont déroulés entre 2018 et 2020, année où l’aînée de la fratrie a réussi à porter plainte après s’être enfuie de son domicile. “Très clairement, c'était l'enfer. C'était l'horreur", raconte Néguineva Momeni, qui se décrit comme quelqu’un qu’on “ne peut plus sauver”. Et d’ajouter : “J'ai subi des viols, de la maltraitance physique et psychologique, de la privation de nourriture. On a dormi dehors par tous temps, qu'il neige, qu'il pleuve, qu'il vente. Il avait une emprise totale sur ma mère, mes sœurs et moi. Et on a beaucoup souffert”.
Jean-Philippe Desbordes, connu pour avoir notamment écrit pour Actuel ou Le Canard enchaîné, et avoir été réalisateur de plusieurs contenus diffusés sur France Télévisions, s’était reconverti en professeur d’aïkido et “d’aïkithérapie”. Une technique qu’il aurait développée lui-même décrite comme une “pratique respiratoire” dont le but est de "développer son écoute intérieure, de nettoyer son corps et d'apaiser son esprit”.
Le procès s’est ouvert le 18 novembre dernier, les trois belles-filles de l’accusé suivant le lead de Gisèle Pélicot et choisissant de lever le huis-clos. On apprend alors, notamment via le témoignage de leur avocate, Me Elodie Bayer, l’enfer vécu par ces trois jeunes femmes.
“Les deux plus jeunes de mes clientes ont vécu dans un véritable contexte d’emprise. Sous couvert de pratiques sportives, en l’occurrence de l’aïkido, Jean-Philippe D. leur a fait subir, durant deux ans, de véritables violences psychologiques : des privations de soins et de sommeil, des randonnées en plein cagnard, des humiliations constantes très intimes et quotidiennes”, a-t-elle confié auprès de France 3 Occitanie.
Des horreurs qui sont encore plus exacerbées pour la fille aînée qui, en plus des actes de tortures, révèle avoir subi au moins “700 viols”, qu’il “pouvait la consommer comme il voulait” ou encore qu’elle “était son esclave, il me tenait en laisse”. Des propos d’une rare violence et qui explique l’état de souffrance dans lequel la jeune femme se trouve encore aujourd’hui.
Après quatre jours de procès, le vendredi 22 novembre, la cour d’assises de l’Ariège a condamné Jean-Philippe Desbordes à 20 ans minimum de réclusion criminelle ainsi qu’une injonction de soins de 10 ans, pour viols, actes de barbarie et de tortures à l’encontre des filles de son ex-compagne. Cette dernière a quant à elle écopé de 5 ans de prison pour complicité.