Société
Adrien Quatennens condamné pour violences conjugales : sa suspension est-elle suffisante ?
Publié le 13 décembre 2022 à 18:11
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Condamné à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales, le député Adrien Quatennens est radié temporairement du groupe parlementaire La France Insoumise. Mais pour de nombreuses voix politiques, cela n'est pas suffisant.
Adrien Quatennens condamné pour violences conjugales : sa suspension est-elle suffisante ?
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Suite au témoignage de son ex-compagne Céline Quatennens, évoquant des "violences physiques et morales" Adrien Quatennens a été condamné par le tribunal judiciaire de Lille à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales ce 13 décembre. Il a également été suspendu, pour une durée de quatre mois, du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale. Par ailleurs, le député du Nord devra participer à un "stage de sensibilisation sur les violences faites aux femmes " dans une association féministe.

Le groupe LFI détaille de son côté l'espace d'un communiqué appuyer cette décision politique en étant "fidèles à [leur] engagement dans la lutte contre les violences faites aux femmes". Mais aussi par respect "pour le principe féministe de prendre au sérieux la parole des femmes".

Mais cette radiation temporaire du groupe parlementaire jusqu'au 13 avril 2023 qui ne plaît pas à tout le monde. Pour certaines figures politiques, cette décision ne suffit tout simplement pas.

Des appels à la démission

"Nous, les socialistes, aurions prononcé l'exclusion. Je ne vais pas plus loin. Je ne suis pas président de LFI. Un homme condamné pour des faits comme ça ne peut pas siéger sur nos bancs", a ainsi déclaré le député et premier secrétaire national du Parti socialiste Olivier Faure, membre de la NUPES, la coalition des partis de gauche.

Pour la conseillère EELV de Paris et militante féministe Raphaëlle Rémy-Leleu également, cette suspension n'est pas suffisante. "C'est insupportable. Notre exigence d'exemplarité ne peut pas s'arrêter aux violences sexistes et sexuelles. C'est insupportable qu'il reste député."

Même opinion du côté de la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui a déclaré : "Un député condamné pour violences conjugales ne peut pas siéger. Il doit démissionner. Par respect pour les femmes, pour nos combats et les valeurs que nous défendons".

"Ce n'est pas suffisant. Il doit démissionner. Un élu condamné pour violences sexiste et sexuelle n'a plus sa place", a abondé en ce sens l'élue écologiste Cyrielle Chatelain auprès de BFM. Avant d'affirmer sur Twitter : "Nous devons être intraitables sur les violences sexistes et sexuelles. Pour les écologistes, un élu condamné pour des violences sexistes et sexuelles doit démissionner. Cette doctrine doit s'appliquer partout, pour tous".

Ces appels resteront-ils lettre morte ? Alors que des militantes du collectif féministe #NousToutes avaient déjà manifesté à l'entrée du tribunal de Lille pour réclamer la démission d'Adrien Quatennens, une pétition rédigée par des militant·es du parti circule afin que cette décision soit mise en oeuvre.

"Depuis septembre dernier, La France Insoumise compte parmi ses élu·es un auteur de violences sexistes et sexuelles. Puisqu'à ce jour aucune sanction politique satisfaisante n'a été appliquée, nous, militant·es à La France Insoumise, demandons publiquement la démission d'Adrien Quatennens", avance le texte en question.

Cette pétition en appelle à ce que le groupe parlementaire LFI-NUPES se prononce en faveur de cette démission. Mais aussi à ce que le parti La France Insoumise établisse "une charte claire, ambitieuse et applicable à tous·tes sans distinction concernant les violences sexistes et sexuelles".

On attend à présent les réactions de cadres comme Manuel Bompard et Jean-Luc Mélenchon qui s'étaient illustrés auparavant en défendant bec et ongles l'ancien coordinateur de La France insoumise. Celui-ci s'est illustré ce mardi soir (13 décembre) dans une interview publiée dans La Voix du Nord, estimant "avoir assez payé" et dénonçant "l'hypocrisie ambiante" tout en annonçant qu'il n'aurait aucun intention de démissionner de son mandat de député.

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