La commission d'enquête menée par l'Assemblée Nationale sur les violences sexuelles dans le cinéma est terminée. Les auditions avaient commencé en mai 2024 mais avaient été brutalement interrompues après la soudaine dissolution de l'Assemblée par le président Emmanuel Macron. La fameuse belle idée du printemps dernier...
Lors de ces auditions, on a notamment entendu l'expertise de Raphaëlle Bacqué au sujet Gérard Depardieu, dont on vous parlait dans cet article. Elle avait dressé le portrait glaçant d'un prédateur sexuel agissant en toute impunité, dans le confort du silence de "la France entière". Pour clôturer la commission d'enquête, le 12 décembre, sa présidente Sandrine Rousseau a voulu témoigner elle aussi, mais non sans émotions.
La députée d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) s'est présentée comme "le sujet de l'une des premières enquêtes en France en matière de violences sexistes et sexuelles dans le monde politique". En 2016, aux côtés de 10 autres femmes, Sandrine Rousseau avait en effet accusé Denis Baupin, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, d’agressions sexuelles. L’enquête avait été classée sans suite pour prescription même si certains faits étaient "susceptibles d’être qualifiés pénalement", selon le parquet de Paris.
Les violences sexistes et sexuelles, la députée les connaît donc aussi intimement que théoriquement. C'est sûrement ce qui explique son émotion lors de son discours de clôture. "Quand des personnes parlent, a-t-elle commencé à dire avant de s'interrompre des larmes dans la voix, et malgré les années ça ne passent pas, il y a une mise en fragilité des personnes. Le sérieux de ces enquêtes est la seule protection."
Sandrine Rousseau s'est ensuite adressée aux journalistes de Mediapart présents dans l'auditoire. "Vous avez beaucoup de responsabilités dans le sérieux de l'enquête, leur a-t-elle déclaré. Car il n'y a que cela qui protègera la victime qui parlera, donc merci à vous pour ce que vous faites."