Ah le rap... Selon ce que l'on écoute, on a un peu envie de dire que c'est un genre musical capable du meilleur comme du pire. On ne parle pas des goûts et des couleurs mais plutôt du message. Entre les lyrics parfois (souvent ?) misogynes et l'objectification des femmes dans les clips, on ne peut pas dire que le féminin y soient particulièrement respecté. Certes, des queen telles que Meryl, Lala &ce, Shay ou encore Lous se sont fait une place dans cet univers très masculin, mais force est de constater que les mauvaises habitudes du genre restent encore bien ancrées.
Récemment, le concert de Kaaris l'a encore prouvé. Le rappeur est monté sur la scène de la Défense Arena, à Paris, le 11 janvier. Plusieurs moments ont été relayés sur les réseaux sociaux. L'un d'eux montre le rappeur assis à un piano, une femme en crop top moulant en vinyle, string et collants résilles se trouve à genoux à côté de lui. Elle bouge ses fesses en suivant le rythme de ce que le rappeur joue au piano.
À un moment, Kaaris lui demande : "On continue ? Tu veux ou quoi ?". "Je veux", répond-elle. Et le rappeur renchérit en s'adressant à son public : "Elle veut, elle veut, ça se voit elle veut !" "Tchoin tchoin tchoin", répète-t-il ensuite en cœur avec son public. Un public majoritairement composé d'hommes, comme le montrent d'autres images. Et le spectacle des fesses en rythme avec le piano continue.
Un autre moment montre Kaaris entouré de danseuses en petite tenue, dansant et exécutant des figures sur des barres de pole dance. Devant elle, le rappeur interprète "Se-vrak". Et le public chante en cœur en sautillant : "Salope, on a assez travaillé pendant l'esclavage / Et tu twerk, et tu twerk, et tu twerk / Gros billet sur ton gros cul, ton gros cul, ton gros cul".
En commentaire des vidéos, les internautes débattent. Certains jugent les danseuses et les insultent même en écrivant "tana", le mot utilisé sur les réseaux sociaux pour traiter les femmes de "putes". D'autres critiquent Kaaris et s'étonnent de ce genre de mise en scène en relevant le fait qu'il est père d'une petite fille de 8 ans et d'un petit garçon de 2 ans.
Sur Tiktok, une internaute estime que si ce genre de mise en scène est problématique, ce n'est pas pour la seule présence de vixens, ses femmes ultra-sexualisées présentes dans les clips de rap, mais à cause de la manière dont Kaaris les met en scène de manière dégradante.
"S'il avait voulu mettre à l'honneur les danses à caractères sexy (vixens) il en aurait pas fait un segment goofy, qui objectifie la danseuse, où il fait rire l'audience en demandant à cette danseuse si "elle en veut encore", écrit-elle sous sa vidéo extraite du concert.
La tiktokeuse poursuit en comparant la présence de ces danseuses avec les mises en scène dévoilées lors du concert de Tayc. "Le concert de Tayc incluait également des Vixens, mais le fait qu'il se mette en scène aussi dans ces séquences de danse faisait qu'elles n'avaient pas le caractère humiliant pour les danseuses que peut avoir cette séquence précise de Kaaris", explique-t-elle.
En effet, quelques mois plus tôt, le 30 novembre, Tayc livrait une performance elle aussi très critiquée pour ses passages très sexualisés. L'affiche de son concert précisait d'ailleurs "interdit au moins de 12 ans". Mais la différence en effet, c'est que dans ces concerts très fréquentés par les femmes, le chanteur se mettait lui aussi en scène avec ses danseuses, les laissant notamment le déshabiller.
Ironie de la situation, de nombreux hommes avaient insulté les femmes qui s'étaient rendues au concert de Tayc en raison de ces moments très sexualisés. Ce que certaines internautes n'ont pas manqué de souligner sous les images du concert de Kaaris. "C'est les mêmes qui disaient que aller à un concert de Tayc ça comptait dans le bodycount", écrit une internaute ne référence aux hommes qui estiment que plus le nombre d'hommes avec qui une femme à coucher, moins elle a de valeur.
Vous avez dit deux poids deux mesures ?