Pour une ancienne porte-parole, Thaïs d'Escufon semble manquer de mots. La créatrice de vidéos et militante d'extrême droite est connue pour ses prises de parole racistes. Dans cet article, nous vous rapportions ses propos alors qu'elle affirmait : "jamais je ne sortirai avec un noir ou un arabe".
Pour rappel, Thaïs d'Escufon est l'ancienne porte-parole du mouvement d'extrême droite Génération Identitaire. Nationaliste blanc et islamophobe, le mouvement a été dissout en mars 2021 en raison de ses "discours discours de haine incitant à la discrimination ou à la violence envers des individus en raison de leur origine, de leur ethnie et de leur religion". Cette fois, la militante de 25 ans est confrontée à ses prises de positions misogynes.
Thaïs d'Escufon était l'invitée du podcast Carla pour toi, dont un extrait a été publié le 12 décembre sur Tiktok. Face à elle se trouve une autre invitée, Melissa Amneris, une créatrice de contenus qui se revendique féministe. Autrement dit, le choc des titans.
"Qu'est-ce qui te différencie des intégristes religieux ?, demande Melissa à Thaïs qui justifie sa question en citant la militante. Tu parles de l'autorité du mari sur sa femme, tu parles de se préserver pour le mariage, en tout cas au maximum en essayant d'avoir un bodycount qui est très bas..." Ce à quoi Thaïs d'Escufon répond : "Je n'ai jamais dit ça."
Son opposante poursuit en citant ses positions sur la manière dont les femmes devraient ou pas s'habiller, précisant par exemple le fait de ne "pas être en minijupe". "C'est quand même des choses qu'on retrouve beaucoup dans la religion", lui fait-elle remarquer.
Alors qu'elle est mise face à ses contradiction, la militante d'extrême droite répond : "pardon mais c'est quand même cocasse qu'on vienne me dire à moi d'être intégriste religieuse alors que pardon mais la religion la plus intégriste sur la question...". Une phrase qu'elle ne finira pas, coupée par son interlocutrice, mais on comprend ensuite qu'il s'agit de la religion musulmane.
Génie du montage de cette vidéo, pendant que Thaïs d'Escufon nie, des dizaines de ses tweets apparaissent, attestant des propos de Melissa. Et il n'y a pas besoin d'aller chercher très loin sur les réseaux sociaux de la jeune femme pour trouver des preuves de sa misogynie intégrée. "L'utilité première d'une femme est de donner accès au sexe à l'homme qu'elle sélectionne", a-t-elle publié le 5 décembre. "Être soumise à son mari signifie simplement lui faire confiance", dit-elle en date du 17 mai. "L'infidélité masculine est moins grave que l'infidélité féminine" ou encore "la traque au consentement éteint le désir des femmes. Un "non" timide cache souvent un "peut-être", lit-on encore sur son compte X.
Face à cette première réponse peu convaincante, son interlocutrice insiste. "Qu'est-ce qui te différencie, toi, à part le fait que ce soit une croix et pas un croissant, de ne pas être une intégriste religieuse ?", lui demande-t-elle à nouveau, la croix faisant référence au signe religieux de la religion catholique et le croissant à celui de la religion musulmane.
Thaïs d'Escufon fait alors mine d'être choquée et même de ne pas comprendre la question avant d'éviter d'y répondre complètement. "Je trouve ça tellement bizarre comme comparaison, dit-elle. Mais en fait pourquoi je dis que les hommes ont des critères pour être un homme de valeur c'est que, par exemple, économiquement, il assure ou qu'il inspire un sentiment de sécurité à sa compagne tout simplement parce que c'est ce que les filles demandent en fait. Pardon mais ceux qui veulent voiler les femmes c'est pas moi en fait."
Quelles filles ? Celles de son groupuscule d'extrême droite peut-être...