Et une candidature de plus, une ! N'en jetez plus. En ce lundi 31 janvier, la gauche comptabilise pas moins de... sept candidat·e·s à l'élection présidentielle d'avril 2022. Sur la ligne de départ ? Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Anne Hidalgo, Fabien Roussel, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et maintenant Christiane Taubira.
Après sa victoire (attendue) à la Primaire populaire, consultation citoyenne qui avait pour objectif initial de réduire le nombre d'aspirant·e·s à l'Elysée, l'ancienne garde des Seaux de François Hollande se jette donc dans la bataille, auréolée de sa mention "bien" (sic) décernée par 67% des 392 738 votants et votantes. Une victoire pour le moins décriée. Car celle qui avait juré main sur le coeur il y a quelques semaines qu'elle ne serait pas "une candidate de plus" se retrouve finalement en posture de diviser encore davantage une gauche déjà éparpillée. Et de décourager les sympathisant·e·s et militant·e·s déjà agacé·e·s par la fracture des forces.
"Fatigue", a ainsi résumé sur Twitter la présidente du conseil politique de Yannick Jadot et finaliste de la primaire écolo Sandrine Rousseau ce dimanche 30 janvier à l'annonce des résultats de la primaire populaire. Une lassitude qui s'est muée en colère ce lundi. Au micro de la matinale de Franceinfo, Sandrine Rousseau n'a pas manqué de tacler la candidature de Christiane Taubira.
"Là, je suis en colère, la vie de gens en dépend, de cette élection présidentielle. (...) On est là, on multiplie les candidatures comme des petits pains. Mais, à la fin, on ne répond pas à l'urgence. On a cinq ans pour agir sur la question climatique, on a une situation sociale qui est inédite. Pourquoi on fait ça ?", s'est-elle alarmée.
Si elle avait appelé à l'union de la gauche, la militante écoféministe cingle aujourd'hui : "Maintenant, c'est trop tard. Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo ont dit qu'ils ne participeraient pas à cette primaire, donc pourquoi y aller ?", a-t-elle soulignant, fustigeant ainsi le fait que Christiane Taubira ait choisi de participer seule à cette primaire en dépit du refus des autres candidats. "On est dans une situation qui est complètement figée, statufiée, plus personne ne peut se retirer... Donc voilà, on a une candidature de plus, on va diviser les scores, les électeurs et électrices ne gauche vont sans doute être très en colère et peut-être qu'une partie s'abstiendront".
Un coup de gueule qui intervient alors que Christiane Taubira a annoncé ce dimanche soir vouloir "rassembler la gauche". Un voeu pieu à 82 jours du scrutin et alors que les différent·e·s candidat·e·s de gauche ont (sans surprise) refusé de se rallier à son panache.