"Évidemment, c'est Yannick Jadot qui portera les couleurs de l'écologie et je me mets complètement à son service. J'ai été très claire, j'ai reconnu sa victoire, donc pas de faux procès là-dessus. Je suis très fair-play vis-à-vis de Yannick Jadot, il a gagné, je le suivrai sans aucun état d'âme". C'est dans l'émission Ma France, sur France Bleu, que l'ex-candidate Sandrine Rousseau est revenue sur sa défaite à la primaire écologiste. La militante écoféministe a réuni près de 49% des voix. Son rival Yannick Jadot en a quant à lui récolté 51.
Après un temps de latence, Sandrine Rousseau appellera donc son électorat à voter Yannick Jadot. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle met de côté ses convictions politiques, loin de là. Sur la station, elle s'est attardée sur le sexisme dont elle a fait l'objet durant cette campagne, notamment de la part de l'éditorialiste Guillaume Bigot : "Je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon ou Yannick Jadot aient été traités de 'Greta ménopausée' ou de 'Cyril Dion andropausé' par exemple. Cela n'est pas anecdotique de renvoyer les femmes à quelque chose qui est de l'ordre de leur physiologie, de leur corps, cela n'est pas débattre des idées qu'elles portent".
Une allusion aux propos choquants décochés par Guillaume Bigot dans la matinale de CNews. Pour Sandrine Rousseau, "c'est un système qui exclut les femmes, et c'est un problème dans une société qui en comprend plus de 50%".
"On peut rire du sexisme en politique mais, à la fin, cela génère un système où les hommes ont une place extrêmement importante et où les femmes sont toujours considérées comme à la frontière de l'illégitimité pour porter la parole politique. Ce qu'il s'est passé dans cette campagne, et ce qui se passe très souvent lorsque les femmes se présentent c'est que l'on parle moins de leurs programmes que de leurs corps, de leurs cheveux, de la manière dont elles sont habillées", a développé la militante écoféministe au micro de France Bleu.
Avant de conclure d'une punchline : "Or, ma politique dépasse mon corps".
Un certain portrait du sexisme ordinaire. A travers tout ce discours, Sandrine Rousseau en appelle à ne surtout pas mésestimer "la violence des attaques contre les femmes politiques, qui, en l'occurrence, jouent un rôle politique". Une violence aussi bien politique que médiatique. Sur les réseaux également, l'écologiste avait fait la cible d'attaques ciblées, notamment de la part de la faschosphère.