"Je le dis aux jeunes : il n'y a pas de personne providentielle !". Interviewée dans le cadre du talk show Quotidien, Christiane Taubira s'est exprimée sur la médiatisation des figures politiques dans le cadre du processus démocratique. Et l'ancienne ministre de la Justice de persister et signer : non, elle ne présentera pas sa candidature à l'élection présidentielle de 2022, en dépit des soutiens populaires appuyés qu'elle a reçus.
Lorsqu'on l'interroge sur son éventuel poids dans une remontée (ou chute) de la gauche lors de la prochaine élection présidentielle 2022, Christiane Taubira lève les mains et ironise : "Quoi qu'il arrive, c'est de ma faute ? Quelle que soit la volonté des uns et des autres, c'est de ma faute ! Quel que soit l'état de la gauche, c'est de ma faute...".
Ce jeudi 16 septembre, elle l'avait déjà affirmé sur les ondes de France Inter : "Même les personnes qui ont beaucoup d'enthousiasme sont capables d'être assez raisonnables pour comprendre que je ne peux pas venir contribuer à l'éparpillement de la gauche".
"Je ne veux pas contribuer à l'éparpillement à gauche. L'enjeu est colossal, la gauche ne peut pas se permettre de perdre cette élection et je ne veux pas aller gentiment m'aligner en tant que septième ou huitième candidate de la gauche", poursuivait l'ancienne ministre.
A France Inter, l'écrivaine et ex-garde des Sceaux affirmait encore que "les personnes candidates à gauche sont toutes des personnes intelligentes, je les respecte et je les estime toutes". Des candidats qui, à l'écouter, sont dès aujourd'hui à même d'affronter l'enjeu de ces futures élections, dans une société "travaillée ces vingt dernières années par des idées d'exclusion, de rejet, une xénophobie tranquille".
Un contexte sociétal des plus tendus. Et auquel Christiane Taubira est particulièrement sensible. "La France est un pays où on humilie. On a humilié un gamin il y a quelques jours, on l'a empêché de manger parce que sa maman n'avait pas payé la cantine. C'est un pays où on humilie tranquillement, on prive et on humilie. Il y a quelques mois ou un an, on a humilié des adolescents en les mettant à genoux en public. On humilie dans ce pays et on trouve ça normal. Le pays reste calme", fustigeait-elle encore sur les ondes de la radio.
Si la rhétorique de Christiane Taubira reste toujours aussi affûtée, une chose semble sûre aujourd'hui : non, elle ne se présentera pas.