Le harcèlement sexuel sévit aussi bien parmi le commun des mortels que dans le monde des célébrités. Dans cet article, on vous racontait même que des femmes avaient dénoncé les agressions sexuelles qu'elles avaient subies lors du pèlerinage du Chemin de Compostelle. Le sujet nous emmène cette fois au Royaume-Uni, où Gregg Wallace, animateur star de l'émission MasterChef, est accusé de harcèlement sexuel par 13 personnes.
L'homme de 60 ans est l'un des visages de la célèbre émission culinaire depuis 2005 et travaille pour la chaîne BBC depuis plus de 20 ans. Mais Gregg Wallace s'est récemment retiré de l'émission en raison des accusations dont il fait l'objet. La semaine dernière, 13 personnes ayant travaillé avec lui sur différents programmes de la société de production Banijay UK ont déposé plainte contre lui auprès de la BBC. Elles l'accusent de "mauvaise conduite" et plus précisément d'avoir fait des remarques et des plaisanteries "inappropriées" à connotation sexuelle.
L'une des personnes à s'être plainte du comportement de Greg Wallace est la présentatrice Kirsty Wark, qui a participé à l'émission MasterChef en 2011. Elle a déclaré à la BBC que Wallace avait utilisé un "langage sexualisé" pendant le tournage. "Je pense que les gens étaient mal à l'aise et je ne m'attendais vraiment pas à ce que cela se produise, a-t-elle déclaré. En fait, j'étais plus en colère qu'autre chose, parce que je trouvais cela tellement inapproprié. Et en un sens, j'ai pensé qu'il s'agissait plus d'une question de pouvoir qu'autre chose, parce qu'il sentait qu'il pouvait se le permettre."
L'autrice et actrice Emma Kennedy, qui a remporté Celebrity MasterChef en 2012, a déclaré avoir vu le présentateur toucher les fesses d'une jeune femme qui travaillait comme assistante photographe. Le chanteur Rod Stewart a quant à lui affirmé sur Instagram que Gregg Wallace avait "humilié" sa femme Penny Lancaster alors qu'elle participait à MasterChef, mais qu'il avait "fait couper cette scène" au montage.
L'enquête interne actuellement menée sur Gregg Wallace n'est pas la première. Elle fait suite à un premier examen mené par la BBC après un incident présumé survenu en 2018 lors de son passage dans l'émission Impossible Celebrities. Un examen qui avait conclu qu'il pouvait continuer de travailler pour la société.
Dimanche 1e décembre, Gregg Wallace a publié une vidéo dans laquelle il nie tout et s'en défend. Et quelle défense ! Le présentateur met en avant le fait qu'il n'y ait que 13 plaintes alors qu'il aurait rencontré "plus de 4 000 candidats" au cours de ses 20 ans de carrières à la BBC. Il précisait également que ces plaintes étaient le fait d''une poignée de femmes de la classe moyenne d'un certain âge". Sous-entendre que des femmes portent plainte pour gagner de l'argent et qu'une femme d'un certain âge ne peut pas être victime de harcèlement sexuel, comme c'est original... Quelques jours plus tôt, il jouait la carte de la victime et publiait une vidéo dans laquelle il remerciait les personnes qui lui apportaient leur soutien.
Les accusatrices de Gregg Wallace n'ont pas manqué de souligner que la réponse de Greg Wallace montrait bien qu'il n'avait "manifestement pas retenu la leçon". Le lendemain, le présentateur a tenté de corriger le tir dans une vidéo publiée en story de son compte Instagram. "Je tiens à m'excuser pour l'offense que j'ai causée avec mon message d'hier et pour la peine que j'ai pu causer à beaucoup de gens, dit-il dans une vidéo publiée sur son compte Instagram. Je n'étais pas dans un bon état d'esprit lorsque je l'ai posté. J'ai subi un stress énorme, beaucoup d'émotions, je me suis senti très seul, assiégé, hier, quand je l'ai posté. (...) Il est évident que j'ai besoin de prendre un peu de recul pendant que l'enquête se poursuit. J'espère que vous comprendrez et que vous accepterez ces excuses." S'excuser en se faisant passer pour la victime, là encore, un beau raté.
Un député a lancé un appel à la BBC pour que l'émission MasterChef soit interrompue avant lundi, jour de diffusion du prochain épisode. Interrogé sur la question, le porte-parole du premier ministre britannique a déclaré : "Il est normal qu'une enquête approfondie soit menée. C'est évidemment à la BBC et à la société de production de le faire." Affaire à suivre.