C'est triste mais hélas pas si étonnant : la danseuse professionnelle Elsa Bois, célèbre compagne du YouTubeur Michou, est depuis des jours entiers victime d'un virulent cyber harcèlement sur la Toile suite à un live sur la plateforme de streaming Twitch. L'espace d'une "foire aux question", la jeune vingtenaire a effectivement eu le malheur de déclarer... ne pas vouloir d'enfant tout de suite.
Et puisqu'elle a simplement dit sur le ton de la blague, à son compagnon, "Avoir un enfant ? Je ne vois pas le rapport avec moi", puis "Toi tu voudrais un enfant demain là ? T'es en train de t'engager dans des terrains sombres, tu y vas tout seul mon gars !", Elsa Bois fait aujourd'hui l'objet d'attaques diverses ayant toutes pour point commun... La misogynie, les ragots et la culpabilisation.
On reproche donc texto à la jeune femme de ne pas vouloir devenir mère... A seulement 24 ans. On nage en pleine Absurdie, oui.
Et cela en dit tellement long sur la condition féminine...
Dans la flopée de commentaires qui prennent pour cible Elsa Bois, des insultes bien sûr, mais aussi, des incitations à la rupture de la part de la communauté de Michou. Les internautes sont persuadés que le vidéaste devrait en toute logique quitter sa compagne si elle ne veut pas devenir mère. Qu'elle ferait montre d'irrespect ou d'inconscience, voire même, le manipulerait... On nage en plein discours misogyne.
D'autant plus que se pose cette grande question : imagine-t-on le même discours à l'adresse d'un homme ? et si c'était le célèbre YouTubeur qui avait formulé ce choix de ne pas devenir père à un âge aussi jeune ?
Mais ce que vit la danseuse et créatrice de contenus n'est malheureusement pas si étonnant. Selon une étude d'OpinionWay que nous relatons ici, 54% des 25-34 ans pensent encore que l'infertilité est un problème majoritairement féminin. Et les femmes, tout âge confondu, sont 68% (contre 51% des hommes) à penser que ce sont elles qui portent "le stress lié à l'infertilité" dans le couple.
78% des 25-34 ans pensent également qu'à partir de 35 ans la pression autour du désir d'enfant deviendrait une "nouvelle charge mentale" pour les femmes. Ronan Chastellier, sociologue : "Les femmes ont à subir une sorte d'auto-stress assez écrasant sur ce sujet car elles sont placées 'en mode projet' pour ce qui est du premier enfant. Un stress d'infertilité qui peut se transformer en macro psychose dans le couple, alourdissant ainsi la charge mentale des femmes, assujetties au rôle symbolique et la vocation féminine, qui résiderait dans la procréation et la fécondité".
La charge mentale, c'est ce phénomène affligeant que nous décryptons dans cet article.
L'exemple d'Elsa démontre en tout cas que la pression à la maternité commence très tôt dans la vie des femmes. D'autant plus à l'heure des réseaux sociaux et de "l'influence".