54% des 25-34 ans pensent que l'infertilité serait un problème majoritairement féminin dans le couple. Voilà la conclusion d'une étude détaillée d'OpinionWay pour deuxiemeavis.fr, réalisée auprès d'un échantillon de 1050 personnes représentatif de la population française, âgées de 25 à 45 ans.
Chose notable, les hommes seraient 42%, contre 51% des femmes à considérer que l'infertilité serait un problème majoritairement féminin. Les femmes seraient aussi plus nombreuses à ressentir injonctions et pressions diverses à la maternité. Exemple ? Les femmes, tout âge confondu, sont 68% (contre 51% des hommes) à penser que ce sont elles qui portent "le stress lié à l'infertilité" dans le couple.
Les femmes seraient aussi plus nombreuses à ressentir une pression bien spécifique : celle de devenir parent. 78% des 25-34 ans pensent effectivement qu'à partir de 35 ans la pression autour du désir d'enfant deviendrait une "nouvelle charge mentale" pour les femmes. Encore une.
"Les femmes ont à subir une sorte d'auto-stress assez écrasant sur ce sujet car elles sont placées 'en mode projet' pour ce qui est du premier enfant. Un stress d'infertilité qui peut se transformer en macro psychose dans le couple, alourdissant ainsi la charge mentale des femmes", analyse le sociologue Ronan Chastellier.
Mais comment l'expliquer ? Au-delà des inégalités qui perdurent dans le couple, il faut prendre en compte bien des stéréotypes de genre, comme "le rôle symbolique et la vocation féminine, qui résiderait dans la procréation et la fécondité", observe à juste titre l'étude OpinionWay. Pas très moderne, tout ça.
En outre, pression oblige, la moitié des femmes interrogées vont se sentir naturellement "fautives" en cas d'infertilité, déplore ce rapport. Heureusement, quelques signes plus positifs adviennent. 81% des 25-34 ans ont ainsi à l'esprit que les grossesses tardives atténuent ces pressions, et estiment que grâce aux progrès de la médecine la possibilité de concevoir un enfant "est repoussée au-delà de 35 ans pour les femmes".
Mais pour bousculer les stéréotypes, le progrès tarde encore...