En ce début du mois de juillet, alors que les Français·es commencent à déserter les bureaux pour les congés d'été, l'Ifop s'est penché sur la question de la charge mentale et sa présence pendant cette période. Résultat : pas de répit, elle continue d'impacter les femmes pendant les vacances, et s'exprime du choix de la destination jusqu'au ménage dans la location saisonnière, en passant par la valise des enfants. Seule exception : la conduite, pratiquée davantage par eux que par elles.
"66 % des Françaises disent ainsi en avoir fait plus cette année que leur conjoint dans l'organisation des voyages et des vacances contre 34 % des hommes qui ont le même sentiment", note le rapport. 48 % des Françaises se chargent également seules du choix de l'hébergement contre 26 % des hommes. 54 % des femmes préparent les repas en vacances contre 24 % des hommes. 53 % des femmes assument personnellement le ménage et l'entretien du lieu de villégiature contre 15 % des hommes. Et 78 % des Françaises préparent les valises des enfants et 75 % nettoient leur linge.
A l'inverse, 58 % d'entre eux se chargent de conduire sur le trajet des vacances contre 18 % des sondées.
Conséquence de ces inégalités : une tension au sein du couple. "41 % des femmes se sont déjà disputées avec leur conjoint car il ne s'impliquait pas assez dans la préparation des vacances", observe encore l'étude.
Pour François Kraus, directeur du pôle Genre et sexualités à l'Ifop, les conclusions sont limpides et le déséquilibre, évident. "Cette enquête montre que les vacances, qu'il s'agisse de leur préparation ou de leur déroulement, n'échappent pas au privilège de genre qui veut que les hommes en fassent globalement moins que les femmes dans la plupart des tâches liées à la vie de couple et aux enfants. Même en congés, c'est à elles qu'il revient très majoritairement d'anticiper, de préparer et de gérer, à l'exception de la conduite de la voiture familiale qui demeure une chasse gardée masculine."
Et de conclure : "En ce sens, il apparaît clairement que les femmes ne sont jamais autant en vacances que les hommes puisque durant cette période, pourtant associée à la détente et au repos, elles subissent toujours les inégalités de répartition des tâches déjà vécues au quotidien tout le reste de l'année. Malgré la plus grande disponibilité du conjoint, la trêve estivale ne parvient donc pas à rompre les modèles conjugaux et familiaux inégalitaires." Un fléau qui, lui, ne prend pas de vacances.