
C'est un épisode de la série Black Mirror. Mais dans la vraie vie.
Une citoyenne américaine de 27 ans, Marly Garnreiter, souffrirait d'un cancer du sang.
Et cette maladie, elle en a découvert l'existence dans sa chair... en partageant ses symptômes à ChatGPT.

Chat GPT, c'est cet outil conversationnel d'intelligence artificielle de plus en plus perfectionné ces deux dernières années, qui parvient à dialoguer avec ses utilisateurs humains, éclaircir des questions, partager des informations factuelles, des recommandations... Souvent justes, même s'il n'a pas la science infuse.
De science, justement, il en est question. Car le système de chat basé sur un modèle linguistique d'intelligence artificielle aurait devancé les médecins dans le cas qui nous intéresse. Il aurait fallu un an de plus pour que les professionnels en blouses blanches partagent à Marly Garnreiter un verdict identique.
"Marly Garnreiter pensait que ses sueurs nocturnes et ses démangeaisons cutanées étaient un symptôme d'anxiété suite au décès de son père à 58 ans d'un cancer du côlon. Elle a entré ses symptômes dans ChatGPT, qui a indiqué qu'elle avait un cancer du sang"

"...mais ses amis étaient « sceptiques » et lui ont dit de « consulter de vrais médecins ». Une douleur dans sa poitrine a incité une autre visite chez le médecin, où on lui a diagnostiqué un lymphome de Hodgkin, un type de cancer du sang", rapporte PEOPLE.
Pour les internautes, et lecteurs de cette histoire relayée par PEOPLE, c'est un récit accablant pour la médecine, digne d'un roman de science fiction, d'une utopie, ou à l'inverse d'une dystopie... En tout cas, cela fait débat. Et confronte beaucoup de femmes et de patientes à leurs doutes.
En réactions à ce témoignage, d'autres abondent.

Sur Instagram, Marly Garnreiter suscite les passions. Et son expérience, telle que relatée par la presse, incite bien des anonymes à partager la leur.
"Chat GPT m'a également diagnostiqué un cancer du sein avant même que je ne reçoive le diagnostic", affirme en retour une ex patiente. Une autre d'abonder : "Il m'aide actuellement à déterminer mon diagnostic et à recommander des analyses auprès de mon médecin. J'attends depuis des années que mes médecins me diagnostiquent, et pourtant, selon eux, tout est « normal ». Je me sens déjà mieux…"
"Les médecins perdront rapidement leur pertinence. L'IA sera bientôt capable de combiner symptômes, informations factuelles et images pour faire ce que font les médecins de manière beaucoup plus cohérente !"

D'autres cependant dénoncent les risques du scepticisme prononcé envers la médecine.
"Attention ! Il s'agit d'un modèle linguistique complexe et non d'un professionnel de la santé", peut-on ainsi lire parmi les lecteurs de PEOPLE sur Instagram. "Il ne peut diagnostiquer aucune maladie, y compris le cancer. Il est important de consulter un médecin pour tout problème de santé".

Cela semble naturel. Mais outre atlantique notamment, dans un pays où la perplexité décomplexée auprès des données scientifiques, qu'elles soient médicales ou climatiques, est devenue la norme, ce discours importe plus que tout. Et vaut également, bien évidemment, pour la population hexagonale.
Ce qui incite certains à tirer la sonnette d'alarme !
Bien des voix cherchent effectivement à sensibiliser : "Ce message est irresponsable", "C'est assez dangereux", s'inquiètent effectivement des internautes.

A juste titre. Un outil technologique demeure naturellement déconseillé par rapport à la pertinence d'un professionnel de la santé qui a notamment l'avantage... D'être humain.
Cependant, de nombreuses patientes en profitent pour mettre en lumière un enjeu rarement évoqué : les complications de diagnostic pour certaines maladies importantes, d'autant plus celles qui touchent de plein fouet les femmes. On pense, évidemment... A l'endométriose. Parmi tant d'autres.