"Ils sont tellement misogynes !". L'espace d'une interview pour Variety, la grande Sharon Stone n'a pas mâché ses mots. Celle qui a aussi bien tourné pour Paul Verhoeven et Martin Scorsese que devant la caméra de Sam Raimi a taclé l'attitude de certains de ses partenaires sur les plateaux... sans filtre.
L'occasion de balancer des porcs. "J'ai travaillé avec certaines des plus grandes stars de l'industrie, qui n'hésitaient pas à me dire ce que je devrais faire selon eux. Ils étaient tellement misogynes. Non, ce n'est pas Robert De Niro. ce n'est pas Joe Pesci, ce n'est pas ces gars-là", a-t-elle tout d'abord évoqué auprès du magazine. Pour l'interprète de la sulfureuse Catherine Trammel de Basic Instinct, les "mecs bien" existent à Hollywood, mais ils se comptent sur les doigts de la main. D'ailleurs, qui sont-ils au juste ?
Hormis Robert De Niro et Joe Pesci, ses partenaires dans le Casino de Martin Scorsese, Sharon Stone conserve un bon souvenir de George C. Scott, légende de l'usine à rêves avec laquelle l'actrice a partagé l'affiche dans le Gloria de Sidney Lumet en 1999. Mais du reste, la star témoigne d'une situation systématique et malheureuse : "Je me suis déjà retrouvée avec de grandes stars qui ne m'écoutaient pas du tout, et refusaient que ma performance et la leur soient sur la même longueur d'ondes, au diapason...", développe l'actrice.
En somme : les acteurs avaient peur que Sharon Stone leur fasse de l'ombre. "Ce n'est pas une bonne manière d'agir", déplore aujourd'hui la comédienne, pour qui ces stars masculines étaient avant tout persuadées "que tout le monde les trouvait géniales". Quitte à ce qu'ils privilégient trop souvent leur propre ego "à l'expérience humaine" qu'est le tournage d'un film. "Certaines personnes ne voulaient pas entendre mes 'foutues opinions' comme ils disaient, peut-être car je suis un peu bizarre", a-t-elle encore ironisé.
Ce n'est pas la première fois que Sharon Stone s'attarde sur la misogynie des stars hollywoodiennes. En 2020, l'actrice était volontiers revenue pour Vogue sur son souvenir amer d'un des acteurs les plus populaires des années 80 : "Mel Gibson, qui avait trois ans de plus que moi seulement à l'époque, pensait que j'étais trop âgée pour être la vedette d'un film à ses côtés !".
Stone déplore cette période "qui était très misogyne, très différente de celle d'aujourd'hui avec #MeToo". C'était (vraiment) pas mieux avant donc.