Depuis le choc Virgin Suicides à la fin des années 90, le cinéma de Sofia Coppola nous est aussi familier qu'une sérénade : sa manière de saisir les émois féminins, la mélancolie diffuse de son art, sa fascination (autobio) des prisons dorées, ses bandes originales toujours électrisantes, cette empathie profonde pour ses personnages.
Sofia Coppola, c'est aussi la méticulosité d'un regard féminin qui s'attarde sur des âmes en déroute : les ados de Virgin Suicides, Marie-Antoinette, la Scarlett mi-amusée mi-spleenétique de Lost in translation... Les actrices y sont toujours l'alter ego plus ou moins évident de leur autrice, solitaire, romantique et tourmentée. C'est pour cela qu'on s'impatiente à l'annonce du prochain film leadé par la réalisatrice : Fairyland.
Un projet à l'intitulé de conte de fées mais au fond bien plus sombre : Fairyland relatera le quotidien d'une adolescente (encore) et de son père bisexuel dans une Amérique, celle des eighties, touchée par le sida. Un drame intimiste et méditatif comme la cinéaste aime tant nous en proposer.
Ce long-métrage est l'adaptation d'un livre autobiographique, celui d'Alysia Abbott, au sein duquel l'autrice s'attarde notamment sur le sort tragique de son propre père, bisexuel, poète et activiste LGBTQ. Et tout cela, relate le magazine Vogue, dans le San Francisco foisonnant culturellement des années 70 et 80.
Sofia Coppola produira ce film qui lui tient à coeur depuis des années déjà, et dont la mise en scène sera assurée par le producteur et scénariste Andrew Durham. Emilia Jones (Doctor Who, Locke and Key) et Scoot McNairy (Halt and Catch Fire, Monsters) y tiendront le haut de l'affiche, mais l'on aura aussi le plaisir de retrouver l'iconique Geena Davis (Thelma et Louise), beaucoup trop rare sur grand écran ces dernières années.
Vu la gravité du sujet et la tonalité toujours douce-amère de Sofia Coppola, autant dire que notre hâte est grande.