Véritable coqueluche chez les adolescent·es, l'application Tik Tok bat tous les records d'utilisation chez les préadolescent·es et surpasse même le célèbre réseau social Instagram. Le principe : se filmer en train de chanter et poster son "clip" sur la plateforme.
Anciennement appelée Musical.ly, cette application est utilisée par plus de la moitié des jeunes Français·es de 11-14 ans, d'après des estimations de l'association Génération numérique.
L'application propose des milliers de vidéos de préadolescentes en pleine "représentation". Certaines d'entre elles se lancent dans une imitation de leurs stars préférées, en copiant leur maquillage, leur tenue... et parfois même leur posture.
Mais comme le pointe le youtubeur "Le Roi des rats", qui décrypte les dangers d'internet pour les jeunes, ces films en apparence "drôles et innocents" se transforment en terrain de jeu pour les prédateurs sexuels.
Sur ce réseau social qui compte 700 millions d'utilisateurs et utilisatrices à travers le monde, "tout est fait pour être beau et faire envier les autres", analyse le youtubeur, choqué par ce "narcissisme à outrance". "Certaines d'entre elles n'ont même pas 10 ans, alors que l'application est interdite aux moins de 13 ans", s'étonne le vidéaste.
Les filles qui postent des vidéos d'elle en petite tenue reçoivent de nombreux commentaires flatteurs sur leur physique. Un phénomène d'hyper sexualisation qui n'a pas échappé aux amateurs de pornophilie qui sévissent sur le net.
Mais là où le danger est réel, explique le Roi des Rats, c'est que ces prédateurs sexuels entrent directement en contact avec elles. Commentaires déplacés, invitation à discuter en message privé. "Quand on clique sur la bio d'une personne qui laisse ce genre de commentaire, on tombe vite sur leur pseudo 'Kick'", remarque le Roi des Rats.
Kick est une application téléphone de tchat qui permet de communiquer avec ces jeunes filles en toute discrétion, sans avoir besoin de fournir un numéro de téléphone ou une adresse email. "On peut très facilement se créer un profil puis le supprimer pour en faire un autre", commente le Roi des Rats, qui s'est infiltré sur le réseau en se faisant passer pour une adolescente.
Il ne tarde pas à recevoir une avalanche de messages. Certains demandent de simples échanges d'images, mais d'autres veulent qu'"elle" leur envoie du contenu pédopornographique. "Tik tok sert non seulement de catalogue en libre service, mais aussi de point de rencontre pour ces gens", alerte l'influenceur.
Le youtubeur termine en mettant en garde contre ce qu'il considère comme "l'une des plateformes les plus nocives pour les jeunes". "Si vous avez des enfants, un frère ou une soeur dans cette tranche d'âge, sensibilisez-les. Expliquez-leur que ce qu'on voit sur les images de Tik Tok, ce ne sont que des paillettes, ce n'est pas la réalité et qu'il ne faut pas nécessairement ressembler à ces personnes pour exister."