A 37 ans, Parag Agrawal vient de reprendre les rênes de Twitter suite au départ de Jack Dorsey. A son titre de PDG s'ajoute celui de père, et le dirigeant ne semble pas vouloir négliger ses obligations familiales. Il a déclaré il y a plusieurs jours prendre "quelques semaines" de congé paternité afin de s'occuper de son deuxième enfant, né il y a peu de temps. Et si cette annonce ne devrait pas, en 2022, sonner comme une révolution, force est de constater qu'elle donne un exemple nécessaire.
"Chez Twitter, nous encourageons et soutenons pleinement les employés qui prennent un congé parental de la manière qui convient le mieux à chacun", insiste dans les colonnes du Washington Post Laura Yagerman, directrice de la communication du réseau social.
Et de constater : "C'est moins que les vingt semaines que l'entreprise accorde à ses salariés, quel que soit leur genre, mais c'est tout de même exceptionnel pour le patron d'une grande entreprise de la tech, à une époque où les règles relatives aux congés payés sont contestées, tant au niveau national que dans la Silicon Valley."
Au sein de l'entreprise, de nombreux employés ont remercié Parag Agrawal d'avoir priorisé sa famille. "Merci @paraga d'avoir montré l'exemple et d'avoir pris un congé de paternité", a ainsi tweeté Ned Segal, le directeur financier de Twitter. "J'aurais aimé que les dirigeants fassent cela quand j'étais au début de ma carrière et que je devenais père".
Aux Etats-Unis particulièrement, cette initiative dénote. Car comme le précise le Guardian dans un article relayé par Libération, elle est "loin d'être la norme, la plupart des hommes américains prenant moins de dix jours, selon le ministère du Travail". Et pour cause : il n'y a aucune loi fédéral qui l'impose. L'un des précurseurs du milieu de la tech n'était autre que Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook, qui avait pris deux mois payés lors de la naissance de ses filles en 2015.
Et en France ? Depuis juillet 2021, les nouveaux pères peuvent bénéficier d'un congé paternité de 28 jours dont 7 obligatoires, contre 14 jours dont 3 obligatoires auparavant. Une avancée notoire qui, à lire le rapport des 1 000 premiers jours réalisé par de nombreux·ses spécialistes de la petite enfance, ne serait toutefois pas suffisante.