Fabiola Ramirez, la femme du footballeur vénézuélien Eric Ramirez du club Dynamo Kiev, et sa fille Camilla sont arrivées en gare de Varsovie, en Pologne, après avoir fui l'Ukraine, ce 3 mars. La petite Camilla est née le 26 février à l'hôpital de Kyiv, la capitale ukrainienne, alors même que la ville était déjà bombardée par l'armée russe. La voici aujourd'hui en sécurité. Mais c'est loin d'être le cas de toutes les jeunes mamans ukrainiennes.
"Je ne devrais pas être stressée maintenant, alors j'essaie de me calmer, mais c'est terrible ce qui se passe. Nous vivons un véritable enfer", témoigne Alena Shinkar, qui va devoir accoucher, comme bien d'autres femmes, dans le sous-sol d'une maternité de Kyiv, en pleine guerre.
A l'agence de presse Reuters, la future maman témoigne du cauchemar que vivent les femmes dans la capitale ukrainienne, sous le bruit des bombardements. Assise sur un lit temporaire installé "le long d'un sombre passage souterrain", Alena Shinkar partage sa stupéfaction : "Je n'aurais jamais imaginé que quelque chose comme ça puisse arriver au 21e siècle", déclare-t-elle.
La jeune Ukrainienne affirme notamment avoir vu des femmes qui venaient d'accoucher par césarienne "se précipiter des salles vers des passages souterrains pour les protéger des bombardements, sans avoir le temps de se reposer entre les deux".
Reuters décrit des scènes infernales : hommes et femmes se réfugient en compagnie de leurs nouveaux-nés "alors que des sirènes de raid aérien retentissent". Le chef de la maternité, Dmytro Govseyev, affirme qu'environ 70% du personnel médical "reste ici en permanence", à travailler à tour de rôle, s'occupant des patientes. La majorité de son équipe n'a pas quitté les lieux depuis le début de l'invasion.
Le chef rapporte également une atmosphère stressante : "Il peut y avoir une alerte aérienne à tout moment". Alena Shinka témoigne de "conditions terribles" afin de décrire la situation des femmes s'apprêtant à accoucher à ses côtés (des femmes dont le mari, dans certains cas, est parti combattre). Tout en saluant la bravoure du personnel soignant : "Nous sommes en sécurité avec les meilleurs soignants du monde".
"Je me suis réveillée le 24 février à 5 heures du matin, j'ai entendu une explosion et les cris des femmes. La guerre avait commencé. Et je ne pouvais pas croire. Je pensais que c'était un cauchemar... mais c'est ce que c'est. C'est ce que nous vivons", déclare-t-elle à Reuters. Avant d'ajouter, en se frottant le ventre : "Espérons que celui-ci verra la paix".