Les forces russes ont pris le contrôle de Kherson, ville portuaire tombée il y a quelques heures après des combats acharnés. Invitée sur BFMTV ce mercredi 2 mars, l'activiste féministe ukrainienne et figure du mouvement Femen Inna Shevchenko a appelé à une réaction immédiate et puissante à cette invasion dévastatrice qu'elle explique par le fait que l'Ukraine "a commis le péché d'indépendance, de démocratie".
"Ma famille est coincée dans cette ville qui est en zone de guerre active, ils sont dans des abris anti-bombes", a-t-elle confié.
"Des familles entières sont abattues par des soldats russes, des familles qui essayent de quitter la ville, sont abattues, y compris des enfants, des femmes accouchent dans des abris anti-bombes, les immeubles, les écoles, les maisons sont détruits, sont bombardés", constate-t-elle. "Ce ne sont pas de simples bâtiments, ce sont des vies entières de gens".
Et de condamner : "Les civils sont ciblés, les civils sont tués en ce moment". Elle l'assure : la Russie "bombarde des zones civiles, pas des zones militaires". A Kharkiv ce mercredi 2 mars, la deuxième ville du pays, de nombreux lieux, dont une université, ont été bombardés par les forces de Poutine.
Si elle s'exprime, poursuit-elle, c'est "par désespoir et impuissance, mais aussi par une volonté très forte de faire comprendre à tout le monde ici en France, en Europe occidentale, que oui maintenant il y a une guerre réelle au coeur de l'Europe, et il ne s'agit pas seulement de géopolitique, il s'agit de vies réelles", détruites par le conflit, alors qu'il "y a seulement sept jours la vie des Ukrainiens était normale, paisible".
D'ailleurs, Inna Shevchenko l'affirme : cette guerre concerne "le continent entier". Ce sont des politiciens qui vivent dans un monde où les efforts pour la sécurité doivent être appliqués juste à l'intérieur des frontières d'un pays. Et ce monde n'existe pas. Si l'Ukraine tombe, la menace va être beaucoup plus proche. Elle va être à la frontière de la Pologne et de la Roumanie. Que vont-ils faire, alors que la menace s'approche ?
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L'activiste lance enfin : "Nous ne pardonnerons jamais cette violence, cette torture atroce contre le peuple ukrainien et nous n'oublierons jamais la lâcheté des Russes et des Européens". Ça, et ce qu'elle considère comme le fait d'avoir "ignoré beaucoup de signes", comme les guerres en Tchétchénie, en Géorgie et au Donbass.