La Russie est officiellement entrée en guerre contre l'Ukraine ce 24 février sous l'ordre de Vladimir Poutine. Les premières explosions ont été entendues à Kiev vers 4 h 30 du matin. Des milliers d'habitants, pétris d'inquiétude, tentent de quitter Kiev (la capitale) depuis le tout début de la matinée, sous les bombardements. Nombreux sont ceux à s'abriter dans le métro ou au sein des gares.
Certains ont pour projet de se terrer chez eux, confinés, avec des provisions suffisantes. Le président Volodymyr Zelensky incite quant à lui les populations à "ne pas paniquer". En vain.
A Franceinfo, une femme témoigne, accablée : "Nous avons entendu des explosions, puis les sirènes se sont déclenchées. On ne savait pas vraiment ce que ça voulait dire, mais c'est très inquiétant". Une autre ajoute, sur le même ton : "Je me sens paniquée, apeurée... Je ne sais pas qui appeler pour demander de l'aide".
Sur les réseaux sociaux, nombreuses sont les vidéos à rendre compte d'une panique généralisée. D'autant plus à l'idée de faire face à la Russie, autrement dit la deuxième puissance armée du monde.
"Il était environ 5h20 ce matin lorsque j'ai entendu les premières explosions, très fortes, alors que j'habite à une quarantaine de kilomètres de Kiev", témoigne Ludmilla, 55 ans, professeur de français dans une école à Kiev, interrogée par Libération. "Je n'aurais jamais imaginé que notre capitale puisse un jour être bombardée. J'ai tenté de me rendre au travail mais l'école est fermée. Il est difficile de se rendre en ville car les forces de l'ordre contrôlent les véhicules. Impossible non plus de prendre de l'essence car les files d'attente sont interminables. Les gens achètent des produits de première nécessité dans les supermarchés, des médicaments dans les pharmacies. A part ça, les rues sont désertes."
Le pays est aujourd'hui encombré par les embouteillages et les foules. Habitants et habitantes, valises à la main, désirent ardemment quitter le pays.
"On comprend très bien ce qui nous attend. Ca fait peur. On pense à ce qu'on peut faire en cas de guerre, pour nous protéger, où on peut aller", s'inquiétait déjà hier Olha, habitante de Kiev, du côté du média en ligne Loopsider.
Dans les rues de Kiev, des habitants font déjà la queue... pour donner leur sang, relate le journaliste et correspondant Benoît Vitkine. "Il y a tellement de gens qui paniquent. C'est choquant quand on n'est pas habitué, moi je ne connais pas la guerre. On a un abri dans la maison qui peut nous protéger des bombes, on a entendu une explosion, on a regardé, ça s'est calmé donc on n'a pas bougé", a témoigné auprès de La Dépêche Aurélien, Français au milieu du conflit.
Le chaos donc, alors que le président français Macron, qui s'est adressé à la Nation lors d'une allocution télévisée vers 13h30, a évoqué "un tournant dans l'histoire de l'Europe et de notre pays". Le chef de l'Etat, grave, qui a convoqué un Conseil de défense ce jeudi matin, a promis des sanctions "à la hauteur de l'agression portée", tant sur le plan militaire et économique. "Nous appuierons l'Ukraine sans hésiter."
Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense, 74 installations militaires ukrainiennes ont été détruites ces dernières heures, dont 11 aérodromes. Plus de 40 soldats et une dizaine de civils ont déjà été tués ce jeudi 24 février.