Société
“Si tu cries, je te tue”, le calvaire des joggeuses face aux agressions et aux féminicides
Publié le 18 décembre 2024 à 19:00
Par Marion Le Coq
Une femme qui court seule ou de nuit s'expose à des risques d'agression : c'est la triste réalité que vivent les joggeuses au quotidien. Un problème de société qui persiste malgré les multiples précautions qu'elles sont contraintes de prendre pour assurer leur sécurité.
“Si tu cries, je te tue”, le calvaire des joggeuses face aux agressions et aux féminicides
“Si tu cries, je te tue”, le calvaire des joggeuses face aux agressions et aux féminicides En février dernier, une jeune américaine de 22 ans, Laken Riley a été assassinée alors qu’elle était partie courir. Soucieuse de sa sécurité, elle avait plusieurs choses en place pour se protéger : courir en plein jour, sur le campus de son université, elle a partagé son parcours et même prévenu son entourage. Des précautions qui ne devraient pas être nécessaires et qui n’ont malheureusement pas empêché cette étudiante de se faire tuer. En France aussi, les agressions verbales, physiques et sexuelles sur les joggeuses sont monnaie courante tant et si bien qu’aujourd’hui 9 femmes sur 10 déclarent ne pas se sentir en sécurité quand elles courent. Des chiffres alarmants mis récemment en lumière par une enquête du magazine L'Équipe. Intitulé “Joggeuses, la peur aux trousses”, ce long format associe témoignages poignants et analyse pour essayer de comprendre pourquoi ces femmes continuent de faire l’objet d’attaques violentes par des hommes. Le média en a également profité pour donner la parole, en vidéo, à l’une de ces victimes, Sylvia Peromingo, violée en 2004 alors qu’elle faisait son jogging en plein jour dans un parc animé. Glaçante, l’histoire de cette femme met une nouvelle fois en lumière que des prendre des dispositions, en théorie sécurisantes, n’empêchent pas les agresseurs de passer à l’acte. “Je me suis dit mais non, t’es dans un parc public, il y a du monde, il y a des enfants, là. Tu les entends là, qu’est-ce qui va t’arriver ?”, confie Sylvia Peromingo sur ce qui lui a traversé l’esprit après avoir croisé le regard de celui qui allait l’agresser quelques secondes plus tard.
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En février dernier, une jeune américaine de 22 ans, Laken Riley a été assassinée alors qu’elle était partie courir. Soucieuse de sa sécurité, elle avait plusieurs choses en place pour se protéger : courir en plein jour, sur le campus de son université, elle a partagé son parcours et même prévenu son entourage. Des précautions qui ne devraient pas être nécessaires et qui n’ont malheureusement pas empêché cette étudiante de se faire tuer.

Plus de 90% des femmes qui courent ne se sentent pas en sécurité

Et si cet événement s’est déroulé outre-Atlantique, il est loin d’être un cas isolé et réservé aux Etats-Unis. En France aussi, les agressions verbales, physiques et sexuelles sur les joggeuses sont monnaie courante tant et si bien qu’aujourd’hui 9 femmes sur 10 déclarent ne pas se sentir en sécurité quand elles courent. Des chiffres alarmants mis récemment en lumière par une enquête du magazine L'Équipe.

Intitulé “Joggeuses, la peur aux trousses”, ce long format associe témoignages poignants et analyse pour essayer de comprendre pourquoi ces femmes continuent de faire l’objet d’attaques violentes par des hommes. Le média en a également profité pour donner la parole, en vidéo, à l’une de ces victimes, Sylvia Peromingo, violée en 2004 alors qu’elle faisait son jogging en plein jour dans un parc animé.

“Si tu cries, je te tue”

Glaçante, l’histoire de cette femme met une nouvelle fois en lumière que des prendre des dispositions, en théorie sécurisantes, n’empêchent pas les agresseurs de passer à l’acte. “Je me suis dit mais non, t’es dans un parc public, il y a du monde, il y a des enfants, là. Tu les entends là, qu’est-ce qui va t’arriver ?”, confie Sylvia Peromingo sur ce qui lui a traversé l’esprit après avoir croisé le regard de celui qui allait l’agresser quelques secondes plus tard.

@lequipe

En 2004, Sylvia Peromingo fait son tout premier jogging dans le Parc du Mont-Valérien, quand sa vie bascule. Agressée, elle est entrainée de force dans un ravin puis victime de viol tout en entendant les cris de sa mère qui hurlait son prénom, et en contre-bas, ceux des enfants qui jouaient sur les courts du Mont-Valérien Tennis Club. Elle témoigne dans le long format L'Équipe explore « La peur aux trousses ».

♬ son original - L’ÉQUIPE

Ces paramètres n’ont pas arrêté son violeur, qui a profité qu’elle soit de dos pour l’attraper, l’étrangler et de lui dire, après qu’elle a crié une première fois : “Si tu cries, je te tue”. Sylvia Peromingo a finalement réussi à sauver sa peau, après plusieurs heures de calvaire, en rentrant dans le jeu de son agresseur, qui a fini par être arrêté et condamné à 10 ans de prison.

L’horreur ne s’arrête tristement pas là, étant donné que cet homme a finalement été relaxé après seulement 4 ans d’emprisonnement, malgré les mises en garde de sa victime qu’il tuerait la prochaine fois. En 2010, alors qu’il se trouve en liberté conditionnelle, il assassine la joggeuse Natacha Mougel.

Un problème qui ne devrait pas reposer sur les épaules des femmes

Les histoires de Laken Riley, Sylvia Peromingo et Natacha Mougel sont loin d'être des cas isolés et la preuve qu’il existe une réelle menace pour les femmes à être dans l’espace public. Ces dernières sont alors obligées d’user de stratagèmes divers et variés avant d’aller courir, pour tenter de préserver leur sécurité - voire tout simplement de rester en vie - là où des hommes n’ont qu’à enfiler leurs baskets.

Si ces initiatives collectives représentent une avancée encourageante, la solution ne devrait pas reposer uniquement sur les épaules des femmes. C'est à la société tout entière de s'emparer de ce problème, en combinant sensibilisation, éducation et action judiciaire, pour que chacune puisse enfin pratiquer son sport en toute liberté.

Vous pouvez retrouver le format-long “Joggeuses, la peur aux trousses” sur L’Equipe.

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