Kira Rudik, parlementaire ukrainienne et cheffe du parti Holos (libéral et pro-Européen), ne pensait pas il y a quelques semaines à peine qu'elle tiendrait un jour une arme dans ses mains, et encore moins qu'elle apprendrait à s'en servir. Pourtant, la guerre en Ukraine en a décidé autrement.
"J'apprends à utiliser la kalachnikov et me prépare à porter des armes", a-t-elle écrit sur Twitter le 25 février, photo à l'appui. "Cela semble surréaliste car il y a quelques jours encore, cela ne m'aurait jamais traversé l'esprit. Nos femmes protégeront notre sol de la même manière que nos hommes".
Auprès d'India Today, elle développe son propos : "Tenir une kalachnikov me donne de l'espoir", explique-t-elle. "J'étais très très en colère quand la guerre a commencé. Je suis toujours très en colère. Je ne comprends toujours pas comment le pays voisin (la Russie, ndlr) et Poutine peuvent refuser à l'Ukraine le droit d'exister et je suis très en colère qu'on me fasse quitter ma ville et que ma famille soit menacée et que nous soyons tous mis en danger juste parce que le dictateur fou nous le dit", lâche Kira Rudik.
Et l'élue d'insister : combattre revient à préparer le futur et à clamer l'indépendance.
"Je protège ma famille et j'organise le groupe de résistance qui combat les Russes dans nos rues parce qu'ils doivent retourner là où ils sont venus, sur notre sol, parce que nous sommes un pays indépendant et que nous protégerons notre souveraineté quoi qu'il arrive, parce que je veux que mes enfants vivent dans l'Ukraine que je construis pour eux, pas dans celle d'un certain Vladimir Poutine". Et la députée est loin d'être la seule à agir ainsi.
Sur ses derniers posts Instagram, Anastasiia Lenna, ex-Miss Ukraine, est armée et vêtue d'un uniforme camouflage, le hashtag #StandWithUkraine associé au cliché. Un signe qu'elle aussi, se préparerait à défendre son pays, tout en militant pour la paix en story.
Et puis à côté des civiles, il y a les militaires ukrainiennes, qui représentent désormais près de 10 % des forces armées de l'Etat, servent aux côtés des hommes dans les postes de combat et se voient garantir des "droits égaux" à ceux de leurs homologues masculins en vertu d'une loi de 2018, précise le Christian Science Monitor.
Par ailleurs, note encore le journal américain, "les femmes - en uniforme ou non - sont au coeur des efforts déployés pour contrer l'agression russe depuis 2014, lorsque Moscou a décidé d'annexer la Crimée et accordé son soutien aux séparatistes de la région limitrophe du Donbass. "Les femmes ont les mêmes raisons que les hommes de s'engager", déclare au journal américain Nadia Babych, sergent junior du service des gardes-frontières ukrainiens. "Nous voulons que l'Ukraine reste libre".
Ce lundi 28 février, cinq jours après l'invasion russe et alors que les pourparlers démarrent en Biélorussie entre Kiev et Moscou, le président Volodymyr Zelensky appelle à un "cessez-le-feu immédiat et [au] retrait des troupes du territoire ukrainien", rapporte Franceinfo. Au total, depuis jeudi dernier, 102 civil·es tué·es, dont sept enfants, et 304 blessé·es ont été enregistré·es par l'ONU.
Des chiffres qui, selon l'organisation, sont en réalité "considérablement" plus élevés.