Alors que la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes se déroulera ce week-end et que dès la semaine prochaine aura lieu le premier comité interministériel aux droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem revient dans une interview au journal Métro sur la série des principales mesures mises en place par le gouvernement pour lutter contre les violences faites aux femmes et pour protéger les victimes. « Les femmes doivent être protégées par la voie pénale quand elles sont décidées à porter plainte avec des procédures pénales rapides, des sanctions fermes et un meilleur suivi des auteurs pour prévenir la récidive », souligne la ministre, expliquant que si la France dispose d’un « très bon dispositif législatif », il est « insuffisamment appliqué ». Autre point crucial dans la protection des victimes : leur hébergement. Mme Vallaud-Belkacem affirme à cet égard qu'elle travaille avec Cécile Duflot au « renforcement des capacités d'accueil dans les hébergements d'urgence » mais également à la « réservation d'un certain nombre de logements sociaux pérennes ». Elle confie par ailleurs que l’expérimentation des téléphones portables d'urgence, mis en place pour l’heure dans seulement quatre départements, a fait ses preuves et qu'ils seront « généralisés à l'ensemble du territoire en 2013 ».
Autre projet dans la ligne de mire du gouvernement : la mise en place de certains dispositifs en collaboration avec le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon destinés à travailler en amont et dès la petite enfance sur les représentations et stéréotypes des genres. La réflexion porte notamment sur l’intégration « dans la formation des personnels d'éducation un module d'apprentissage à l'égalité entre les sexes et de déconstruction des stéréotypes », explique Najat Vallaud-Belkacem. « Et puis surtout, nous allons réactiver l'éducation à la sexualité(…) qui n'a quasi jamais été mise en œuvre dans les établissements scolaires », souligne la ministre. « L'école doit apprendre à un garçon que quand une fille dit non, c'est non, contrairement à ce qu'il peut parfois voir sur Internet ou à la télévision ». Et d’ajouter : « C'est par ce type de messages que l'on préviendra les phénomènes de violences sexuelles à l'égard des femmes et plus généralement, les problèmes d'inégalités dans notre société ».
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