Ils ont beau partager leur vie sur les réseaux sociaux sans limite, avoir vu des films pornos très tôt et multiplier les rencontres grâce à Internet, les jeunes d'aujourd'hui sont bien moins libérés sexuellement que leurs parents. C'est, grosso modo, la conclusion d'une étude de grande ampleur menée aux Etats-Unis qui révèle que la "génération Y" (18-30 ans) a en moyenne moins de partenaires sexuels que celle des baby-boomers (nés entre 1945 et 1964.
Un résultat d'autant plus étonnant que cette même étude montre que le fait d'avoir des relations sexuelles avant le mariage est par ailleurs beaucoup plus accepté qu'avant. Alors que 28% des gens trouvaient naturel de coucher avant de se rendre à la mairie en 1972, plus de la moitié de la population estime normal de ne pas être vierge le jour de son mariage.
Mais cette évolution des mentalités n'est pas synonyme de promiscuité sexuelle, bien au contraire, puisque la génération Y a couché en moyenne avec huit personnes, alors que les baby-bommers avaient en général connu bibliquement onze partenaires avant de se passer la corde au cou.
D'après Jean Twenge, l'auteure de l'étude, la morale n'a rien à voir là-dedans. C'est plutôt la conscience qu'ont les jeunes des risques de MST et d'IST qui expliquerait ce phénomène. Bien que trop jeunes pour avoir été traumatisés par le Sida comme la génération X, les jeunes nés dans les années 2000 se montrent donc beaucoup plus prudents que les générations qui les ont précédé.
Enfin Jean Twenge fait remarquer que la génération Y, si elle se montre très ouverte au sujet de la sexualité, n'est pas nécessairement prête à écouter les confidences sexuelles de ses aînés. A titre d'exemple de ce paradoxe, on pourrait ainsi citer Hannah Horvath, l'héroïne de Girls, la série de Lena Dunham : cette dernière a beau n'avoir aucun tabou sexuel, elle ne supporte pas la moindre référence à la sexualité de ses parents, jugeant celle-ci taboue.
Alors que les jeunes sont régulièrement accablés de tous les maux ou caricaturés par leurs aînés, voilà une étude qui montre que ces derniers sont finalement bien plus sérieux qu'on ne pense.