Le 23 juin dernier, l'on apprenait la plainte, et la garde à vue, dont a fait l'objet Nicolas Bedos. L'artiste devrait être jugé devant le tribunal correctionnel de Paris au début de l'année 2024 "pour agression sexuelle en état d'ivresse manifestes" et pourrait encourir jusqu'à "5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende".
En cause, la plainte d'une jeune femme âgée de 25 ans pour "agression sexuelle" : la plaignante, rapporte Actu 17, avait relaté des faits qui se sont déroulés dans la nuit du 1er au 2 juin 2023. Vers 1 heure du matin, dans une boîte de nuit, le réalisateur et acteur l'aurait abordé avant de "glisser sa main au niveau de ses parties intimes, par-dessus son pantalon".
Mais l'affaire ne s'achève pas là. Le 18 juillet, la journaliste Marine Turchi, qui a oeuvré pour des enquêtes majeures au sein du site d'investigation Médiapart (comme celle, récente, dédiée à Gérard Depardieu), a révélé qu'une enquête préliminaire avait été ouverte le 5 juillet dernier contre Nicolas Bedos pour "viol" et "agressions sexuelles".
Une autre relate une agression sexuelle qui aurait eu lieu... alors qu'elle était adolescente. Marion, la plaignante en question, aurait été agressée en août 2017, alors invitée dans la maison louée pour l'été par le réalisateur. Nicolas Bedos aurait essayé de l'embrasser de force dans une pièce où elle se trouvait seule avec lui, et "serait devenu agressif, l'empêchant de sortir de la pièce en [la] tenant fermement par les épaules et en continuant à essayer de [l']embrasser", lorsqu'elle aurait essayé de le repousser, relate Médiapart...
Il faut s'attarder sur les témoignages rapportés dans cette conséquente enquête de Médiapart. Parmi les voix mises en avant, celle de Chloé, qui a adressé un courrier à la procureure de la République de Paris. En 1999, à 26 ans, alors serveuse, Chloé aurait rencontré Nicolas Bedos, à l'époque conseiller au sein de la cellule "Canal Plus Idée". Elle aurait vécu avec lui "une forme de relation amicale avec des attitudes parfois violentes".
Mais pas seulement.
Un soir, Chloé aurait été agressée par Nicolas Bedos, dans son appartement, à Neuilly sur Seine. Cela aurait fait suite à son refus d'entrer sa chambre, malgré son insistance. Et son souhait, formulé, de rentrer chez elle. Elle raconte : "Il m'a attrapée à la gorge, plaquée contre le mur et m'a dit : "Tu te prends pour qui, t'es pas Catherine Deneuve !". Et poursuit : "D'un coup, son visage avait changé, il y avait un mépris dans sa voix, du dégoût presque, j'étais dans un état de terreur, incapable d'articuler un mot". Chloé se serait "laissée faire pour monter dans sa chambre" et aurait été pénétrée.
"J'ai pleuré tout le long du chemin, sans dire un mot... [Si j'avais témoigné] on m'aurait dit que je ne l'avais pas volé, que j'avais accepté de monter chez lui". Elle a éprouvé "de la honte et de la culpabilité". C'est notamment la prise de la parole d'Adèle Haenel dans "Médiapart" qui l'a encouragé à témoigner. Ainsi que l'information du dépôt de plainte du 23 juin.
"À la fin des années 1990, Nicolas Bedos m'a agressée sexuellement et physiquement dans des circonstances de travail et d'amitié. Toutes ces années, j'ai espéré qu'une femme plus courageuse que moi porte plainte, il semble que cela soit arrivé", écrit Chloé dans son signalement à la procureure.
"Sollicité par Mediapart depuis le 12 juillet, via son avocate, Nicolas Bedos n'a ni donné suite à notre demande d'entretien, ni souhaité répondre à nos questions écrites. L'enquête étant en cours, il bénéficie de la présomption d'innocence", tient à préciser la journaliste Marine Turchi.